la note de méchanceté à ceux qui se consacrent aux devoirs & aux conseils de la Religion , on nous met dans une espéce de nécessité de devenir méchant par celle qu’on nous impose de transgresser les préceptes. […] sinon pour nous mettre au dessous d’elles en nourrissant parmi nous (p. 9. […] Pourquoi donc, pere tendre, quand tu leur donnas la naissance, ne mis tu pas en elles ce germe de justice & de vérité , que tu sçais si bien être (Lettre de M. […] C’est pour nous mettre d’accord avec nous-mêmes que ce véritable ami des hommes a dressé son plan de réformation du Théatre : si jusqu’ici l’exécution n’en a pas été tentée, c’est que peut-être ce plan ne remplit son objet que trop peu. […] Les fureurs de Saül : Poëme sacré, mises en musique par M. de Mondonville, & chanté au Concert-Spirituel.
L’Histoire ne nous dit pas, il est vrai, que notre Opéra fut en vogue chez les Anciens ; mais mettons-le au rang des choses estimables qu’ils sçavaient beaucoup mieux que nous, & sur lesquelles ils ont malheureusement gardés le silence. […] Ce Philosophe semble le regarder comme beaucoup plus ancien que les autres Spectacles, Ainsi les Drames de Thalie & de Melpomêne n’auraient que le second rang dans l’esprit de ceux qui mettent le principal mérite des choses dans leur antiquité. […] Il fesait aux Mimes d’un certain Sophron le même honneur que rendait Aléxandre à l’Iliade d’Homère ; il les portait toujours avec lui, serrée précieusement dans une boëte, & les mettait la nuit sous son chevet.
Nous sommes persuadés néanmoins que l’on pourrait prendre pour y parvenir des voies non seulement plus utiles aux Enfants à qui on fait perdre un temps infini, et aux Maîtres qui n’en perdent pas moins, occupés pendant plusieurs mois de la composition, du récit et du succès de leur ouvrage ; mais aussi plus conformes à la Religion, qui a toujours marqué beaucoup d’horreur pour les spectacles sans y mettre de distinction. […] Nous exhortons tous les Recteurs et Supérieurs des Collèges de notre Diocèse qui y feront représenter des Tragédies, d’y mettre toute la différence qu’ils pourront d’avec celles qui se représentent par des Comédiens sur les Théâtres, et pour lesquelles l’Eglise a toujours témoigné tant d’horreur. […] Nous n’empêchons pas non plus que l’on ne puisse mettre dans les entr’actes de ces Tragédies une Symphonie honnête et modeste : mais nous ne voulons pas que l’on y emploie des personnes consacrées à Dieu ou par l’Etat Ecclésiastique qu’ils ont embrassé, ou par les fonctions Ecclésiastiques qu’ils exercent dans des Eglises particulières où on les voit revêtus de Surplis.
Feijoo pour la sienne, qui lui fait dire que Rome n’a produit qu’un Ciceron, au lieu que l’Espagne a produit deux Seneques, & que si tant de personnes mettent Virgile au dessus de Lucain, ce n’est qu’à cause que Lucain étoit Espagnol, & que toutes les autres Nations sont envieuses de la gloire de l’Espagne. […] Quand on s’apperçut que ces Piéces étoient monstrueuses, on en voulut faire de plus regulieres, & on y mit des Chœurs, pour pouvoir dire qu’elles étoient à la maniere des Grecs : mais cette maniere etoit bien ignorée des Poëtes qui travailloient alors. […] Je vais montrer dabord que nos voisins ont été enfin obligés de mettre plus de régularité dans leurs Piéces Dramatiques : je ne parlerai point de leurs Comédies ; qu’aurois-je à dire de celles de l’Italie ? […] Je vais encore le faire connoître, par une Piéce entiérement à eux, & qui est mise au nombre de leurs meilleures ; c’est celle de Dryden sur la mort d’Antoine & de Cleopatre. […] Ils mettent, dit-il, tout leur esprit dans leur Cérémonial, & manquent de ce génie qui anime notre Théâtre ; ils sont très-corrects, & nous endorment, de même que ceux qui dans la Société ne savent faire que des civilités, sont fort insipides.