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340. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

C’est ainsi qu’à Rome, à Naples, à Florence, &c. on a fait des règlemens de police pour les lieux publics, où l’on tolère les femmes de mauvaise vie. […] On trouve dans tous les temps & tous les pays une foule d’ordonnances, de règlemens, d’arrêts, de canons portés pour le contenir, qui tous n’ont abouti qu’à retrancher pendant quelque temps les grossieretés outrées, à élaguer quelque branche de cet arbre pourri, mais à laisser subsister la racine, le tronc, les principales branches, ce qui n’a servi, comme dans les ardins où l’on a soin d’émonder les arbres, qu’à le mieux nourrir, à le rendre plus touffu, & lui faire porter plus de mauvais fruits. […] Le génie de quelque Grand, sans doute ; il n’y a que lui qui puisse faire un accommodement si difficile, puisque le goût de la nation & le goût des Grands est précisément le goût des mauvaises mœurs, & de tout ce qui les entretient, sur-tout le théatre & les femmes. […] Mais on lui fournit de mauvais Mémoires.

341. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Le Nonce du Pape, qui se trouva à la promenade, ne savoit ce que c’étoit, & trouvois la plaisanterie fort mauvaise. […]  30. frappe d’anathème les femmes qui se déguisent en hommes, persuadés qu’ils ne sont qu’à mauvaise fin. […] On voit dans l’Ecriture plusieurs déguisemens qui, quoique légers & momentanés, sont réprouvés & ont une mauvaise fin, celui de Saül pour consulter la Pythonisse, celui de la femme de Jéroboam pour consulter le Prophète Ahias. […] C’est même une occasion d’une infinité de mauvaise pensées que l’habit d’un sexe différent dont on est couvert, qui semble peindre le crime & l’offrir : Refricat memoriam, commovet imaginationem.

342. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

C’est à peu près toujours la même chose ; peinture des passions, surtout de l’impureté, pour inspirer et pour plaire ; mélange des sexes, femmes indécemment vêtues et parées, ornatu meretricio ; gestes, attitudes, chants, danses, conversations dissolues, personnes de mauvaises mœurs, prêtes à tout, ne cherchant qu’à séduire, communément très séduisantes ; mauvaise compagnie, parterre et loges pleines de libertins, que le vice y rassemble. […] Mais malgré ces nuances légères de modestie, c’est partout le même esprit ; le fonds et la forme sont toujours mauvais, et en général le métier et ceux qui le font méritent l’infamie dont la loi les couvre. […] On fit plusieurs mauvaises épigrammes sur le refus de la Chambre des Comptes, dont la pointe consistait dans l’équivoque du mot Auditeur, quoique fort mal à propos, puisqu’on dit Spectateur, non pas Auditeur de Comédie.

343. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Je ne veux pas examiner si ces Jeux Scéniques étaient les mêmes qui se nommaient Floraux sous le premiers Rois, s'ils furent de nouveau donnés au peuple, ou seulement renouvellés, s'ils furent célébrés en l'honneur de Flore, qu'ils estimaient la Déesse des Fleurs, ou de cette fameuse Débauchée de même nom, qui devint si riche par sa mauvaise vie, qu'elle osa faire le Peuple Romain son héritier ; ni si l'ignorance ou la perte de tous leurs Acteurs par cette prodigieuse maladie, ou par quelque autre malheur les obligea de recourir à leurs voisins. […] Les Apinariens, ainsi nommés d'une Ville de Grèce qui les donna, représentaient en dansant et chantant toutes les niaiseries et mauvaises plaisanteries du peuple, et toujours avec quelques discours malhonnêtes et remplis d'injures.

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