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28. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Sous ce point de vue, il serait bien impolitique, de confier au clergé la tenue des registres de l’état civil, pour les actes de mariage, de naissance et de mort. […] Les prêtres, une fois devenus les maîtres, se croiraient autorisés légalement à refuser arbitrairement la sépulture, à entraver ou empêcher les mariages, et à tracasser les citoyens pour l’enregistrement des actes de naissance ; que de vexations inquisitoriales, que de refus de sépulture qui ne sont déjà que trop nombreux, que de troubles, que de désordres, n’en résulteraient-ils pas dans l’ordre social, et toujours, d’après ce principe affreux que nous venons de citer, que c’est par la violence et par les punitions, et même par les supplices, qu’on doit obliger chaque particulier à se soumettre aux pratiques des religions qui furent si souvent vides de charité ! […] Il faut pourtant espérer, que le gouvernement ne se laissera pas assez influencer par la secte jésuitique, au point de commettre la faute politique, d’exiger des citoyens, que l’acte religieux précède l’acte civil, pour le mariage, et que les actes de naissance et de mort soient enregistrés par des prêtres. […] D’obtenir le rétablissement légal des jésuites régicides, que chacun alors serait obligé de respecter ; 2° la proposition d’un nouveau projet de loi pour accorder au clergé les registres de l’état civil et le constituer comme formant une espèce de magistrature séculière, chargée d’enregistrer les actes de mariage, de naissance et de mort, et dans le mariage, d’exiger que l’acte religieux ou sacrement précède l’acte civil ; 3° d’adopter de nouvelles mesures, soit pour détruire la liberté de la presse, soit pour la museler de plus en plus par de nouvelles lois de tendance, ou par de nouvelles ordonnances qui envahiraient l’imprimerie et la librairie, etc., etc.

29. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

Par exemple, dans l’Andrienne de Terence, Pamphile entretient un très méchant commerce avec Glycérie, qui accouche avant le mariage. […] Ajoutons que l’on apprend dans les Comédies mille mauvaises intrigues pour faire réussir ces mariages qui sont contre les Lois, soit pour gagner, ou pour tromper un père ; et que l’on y tourne toujours en ridicules ceux qui veulent corriger la jeunesse, et arrêter le cours de ses désordres.

30. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

L’idée du mariage qui la termine ne dure qu’un instant à la fin de la piece, & on n’y pense plus. […] La pensée, les desirs, les mouvemens de l’Acteur & du spectateur ne sont pas moins de péchés commis, parce qu’il voit un mariage qui même n’étant pas le sien ne sauroient légitimer ses fautes. […] Le mariage n’est que pour la forme, il ne fait aucune sensation, & n’intéresse point ; il n’occupe point, on ne voit, on ne sent que la galanterie, on ne goûte qu’elle. […] Morale pernicieuse, qu’on ne réalise que trop dans la pratique, qui autorise tout, sous prétexte de mariage. […] Un vernis de mariage, souvent criminel, toujours ménagé par de mauvaises voies, sanctifie tout.

31. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Le théatre ne cause-t-il pas encore tous les désordres de la société, l’infidélité dans les mariages, les troubles, les querelles des familles ? […] Je n’interdis pas le mariage, ni les plaisirs honnêtes ; mais je veux qu’on y observe la modestie, & qu’on n’y commette point de péché. […] Celui qui représente est moins criminel que celui qui l’engage à représenter par son assiduité, ses applaudissemens, ses ris ; c’est favoriser, c’est achalander la boutique du Diable, foventes eas Diaboli officinas, sur-tout dans la profanation de la sainteté du mariage, qu’on y méprise & qu’on y décrie. […] que de mariages y sont profanés ! […] D’où viennent les corrupteurs du mariage, que de la scène ?

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