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23. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

La mere perd sa fille, le mari sa femme, l’ouvrier ses pratiques. […] La dépense énorme étonne, accable, dégoûte les peres & les maris. […] Le garçon ne veut point de femme, la fille ne trouve point de mari. […] Il attire des amans à la femme, il fait chercher des maîtresses au mari. […] La parure irrite la passion du mari.

24. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Si l’on vouloit faire une pièce ou un prologue des mariages de son père, on feroit parler ces six femmes avec leur mari & avec Elisabeth, à qui par leur exemple & leur avis, elles donneroient l’éloignement pour le mariage, & la prépareroient au refus ; il ne faut que de l’art pour combiner une matière si abondante. […] M. a bien peu d’esprit, puisque de vingt-quatre maris qu’on lui a présentés, elle n’en a pas su choisir un, ou bien du malheur si sur vingt-quatre, il n’y en a pas eu un de convenable. Je ne veux pas de mari jusqu’à ce que le Ciel m’en donne un. […] Un mari qui auroit gouverné une vieille Reine, auroit tyrannisé le peuple, & dépouillé le Royaume, se seroit emparé des finances & de l’autorité sans donner d’héritier ; elle ne l’avoit pas voulu quand elle le pouvoit ; elle ne le put quand elle le voulut, il est vrai qu’elle n’insista pas, & se rendit de bonne grâce ; à son âge pouvoit-elle se flatter d’être aimée ? […] Leicester aimoit ailleurs, & un mari de la main d’Elisabeth étoit trop justement suspect à Marie pour l’accepter.

25. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Une fille qui trompoit son mari, en entrant dans le mariage sans être Vierge, devoit être lapidée, si son mari ne lui pardonnoit. […] l’Evangile prévient ces troubles, en défendant tout partage de cœur au mari, même à la femme, n’en faisant qu’une même chair. […] Le Sauveur ne leur laisse pas courir un si grand risque ; heureusement les eaux fatales n’existent plus, un mari sage n’a garde de les désirer, ni de faire éclater ses soupçons, il se contente de livrer sa femme à ses remors, & de travailler à sa conversion. Si le théatre n’enseignoit que ce silence prudent, on devroit le louer de ses leçons ; mais est-il excusable, d’affliger par le ridicule un mari trop à plaindre, & d’encourager, d’excuser, de justifier, par ses plaisanteries, une femme qu’on ne peut trop blâmer ? […] Les maris accoutumés à mépriser leurs maîtresses, ne savent comment s’y prendre, pour estimer leurs épouses ; & l’estime est le premier frein, pour un être qui a quelque idée de la vertu.

26. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Henri II son mari, aussi depravé que son pere, fut d’abord pour elle fort indifférent. […] Elle gagna pourtant son mari, & le dédommagea par sa fécondité, lui donna dix enfans. […] Il étoit de l’intérêt de Catherine de se ménager pendant la vie de son mari. […] Quelques-uns l’ont pris pour Jupiter, d’autres pour Henri II son mari, ou François premier son beau pere. […] A la mort de son mari, elle se fit faire une dévise selon l’usage du temps.

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