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44. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « [FRONTISPICE] »

Par feus Messieurs de Lamet et Fromageau, Docteurs de la Maison et Société de Sorbonne TOME PREMIER A PARISChez Jean-Baptiste Coignard Fils, Imprimeur du Roi, rue Saint Jacques, à la Bible d'Or et Hippolyte-Louis Guerin,ruë Saint Jacques, à Saint Thomas d'Aquin.

45. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « APPROBATION »

APPROBATION N ous soussignés Docteurs de la Maison & Société de Sorbonne, avons lû le présent Ecrit sur la Comédie, dans lequel nous n’avons rien trouvé que de conforme à la foi de l’Eglise & aux régles de la Morale Chrétienne.

46. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Il croyoit cette vie libertine propre à calmer la jalousie ; il aimoit qu’on le crût assoupi dans le sein des plaisirs ; il accréditoit à dessein les bruits de son libertinage ; & pour fournir des alimens à la malignité, il faisoit des soupers dans des maisons suspectes. […] Il en fait même un honneur à la femme d’avoir gagné le cœur de Jupiter, & au mari d’être entré dans une maison de qualité, les loix le condamnoient à mort ; mais soit indulgence du Prince, soit négligence du Magistrat, à qui l’on disoit comme le Sauveur, que celui qui est sans peché, lui jette la première pierre l’adultere étoit impuni. […] Sa maison, quoique maison royale, n’étoit, avec ses meubles magnifiques, sa riche argenterie, sa belle architecture, ses vastes appartemens, n’étoit qu’une vile & grossiere guinguette, où son éclat, sa hauteur, sa gloire sont ensévelis dans la songe, & dont aucun panégyriste n’a pu le tirer, sans se souiller lui-même les mains. […] Une fille d’une famille honnête ayant passé la nuit chez le Comte, attendoit le matin pour s’en retourner sans être connue, lorsque la maison fut investie pendant le siège qu’il soutint, ayant des affaires plus pressées que la sortie de sa maitresse ; il la confia à son valet-de-chambre, qui crut ne pouvoir mieux la faire évader que de la déguiser en homme, lui donner un habit de son maître & la descendre avec une corde dans un jardin voisin. […] Il ne tint qu’à lui d’épouser la Duchesse, & tout le monde s’y attendoit : ce qui l’auroit rendu paisible possesseur de la Courlande, & l’auroit dans la suite approché du trône de la Russie : le vice est trop aveugle pour connoître ses intérêts même temporels Au lieu de lui marquer son amour & sa reconnaissance, il viola les loix sacrées de l’hospitalité, & l’offensa mortellement en débauchant sous ses yeux quatre de ses filles d’honneur, des premieres maisons du pays.

47. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

C’est un habit de chasse, un portrait, un bal où le mari est masqué, une compagnie de libertins, un mari adultère dont on surprend les lettres & dont le crime n’est qu’un jeu, une comédie jouée dans sa maison, où le mari & la femme ont des rôles. […] Quelques amis se proposent de la jouer dans la maison du mari, lui donnent un rôle & un autre à sa femme. […] D’abord ces libertés passionnées qui le précèdent, n’allassent elles pas au dernier crime, sont si peu innocentes aux yeux de la saine morale, que les règles de l’Église défendent aux fiancés de loger dans la même maison, pour écarter le danger des familiarités criminelles que l’occasion & la vûe d’un mariage prochain rendroient si faciles. […] Demandez si j’ai tort à tous les parens à qui les folles passions de leurs enfans causent les plus vives inquiétudes, le déshonneur, la ruine de leurs maisons ; à ces enfans eux-mêmes, lorsque leur passion rallentie ils voient l’abyme où ils se sont jetés, & sont ensuite plus délicats & plus attentifs sur le sort de leur famille, & plus fermes à refuser ce qu’ils avoient recherché avec le plus d’ardeur. […] Elles sont moins gênées : le beaupère est méprisé, la bellesœur chassée, l’ami de la maison congédié, l’enfant livré à une nourrice ou à une gouvernante.

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