En effet le métier d’Actrice n’est qu’un commerce, c’est à qui fait le mieux marchander. […] Pour des Acteurs & des Actrices pieux tandis qu’ils exerçoient leur métier, c’est ce qu’on n’a jamais vu, qu’on ne verra jamais, & qui est impossible : Non bene stant uno cruxque Venus que loco. […] L’héroïne de ce roman finit par une sorte de conversion ; dégoûtée de son métier par des vols, des mépris, des infidélités, forcée par la misere, elle accepte une pension viagère de quinze cents livres que lui fournit la femme de son amant, partie par générosité, partie pour se débarrasser d’une rivale dangereuse, & va vivre pensionnaire dans un couvent. […] Tu serois bien sot de croire à la vertu d’une fille d’opéra ; elle joue la fille honnête, & fait son métier ; elle fait à quel filet se prennent les bonnes gens.
Il en est encore une qui merite une serieuse reforme, c’est de changer souvent de Jeu, & de Piece : car non-seulement du costé des Comediens le métier s’oublie, la paresse bannit l’estude, & la memoire s’affoiblit, mais le Spectateur est furieusement ennuyé de voir durant deux mois une mesme chose, qui bien souvent & sans aucun merite, & qui ne dure que par la cabale de quelques sots, ou de quelques Coquetes, ou par l’opiniastreté des Comediens. […] Cependant outre la despence & les avances qu’il leur faut faire necessairement, il n’est aucun métier où le travail & la sujetion soient plus tiraniques, & où la paine soit plus grande & moins considerée.
On attribue les malheurs d’une guerre à la faiblesse des troupes, au défaut des vivres, à la supériorité de l’ennemi ; on se trompe, absorbé dans l’ivresse des spectacles, étudie-t-on son métier, songe-t-on à son devoir ? […] 5.) porte la sévérité jusqu’à traiter de déserteur de la milice, un Soldat qui fréquente les bains et les spectacles, et fait entendre que c’était la loi qu’on suivait : « Miles lavacris et spectaculis intentus velut militiæ desertor jure damnatur. » Il est fondé sur les lois Romaines, qui condamnent à la mort un Soldat qui se serait fait Comédien, car ce métier marque en lui tant de bassesse, qu’il est indigne de servir la patrie, indigne de vivre : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum » (L. […] En tout cas, le métier de perruquier, par exemple, pouvait aussi comprendre celui de barbier et de baigneur.
Il forme dans la société un état distingué, qui a ses officiers, ses sujets, sa jurande, non comme les métiers méchaniques, cette idée est trop roturiere ; mais comme la marine fait un corps distingué du service de terre, l’architecture navale ou l’art de construire les vaisseaux, n’est pas plus différent de l’art de fortifier les places, que l’architecture théatrale de celle d’un hôtel. […] Parmi les beaux cahiers que donne sur tous les métiers l’Académie des Sciences, il n’est pas douteux qu’elle ne donne aussi avec des belles planches tous les métiers théatraux. […] C’étoit un homme universel ; il étoit Tapissier de son métier, & par conséquent initié dans tous les mystères de la décoration. […] Quelles femmes que celles qui font métier d’amuser les hommes ! […] Les reproches, les querelles, les froideurs, la séparation, triste fruit de la perfection de son métier, offrirent avec éclat au public la réalité de ce qu’il avoit tant de fois joué dans les autres : Fortes creantur fortibus.