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226. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Le Prince qui se plaisoit à récompenser les talens, ne jugea point que ceux du Théatre, même les plus distingués, méritassent la distinction glorieuse dont il honoroit la palette dans le Brun & dans Mignard. […] Ses meilleures pieces ont de grands défauts, ses farces ne méritent pas même la critique.

227. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Henri IV, son successeur, qui rétablit la France & en mérita toute la tendresse, avoit été dans son enfance nourri avec du pain bis & des gousses d’ail, manquant souvent de linge, allant au froid & au chaud, nuds pieds & nue tête, avec les gens de la campagne ; actif, infatigable, méprisant la mollesse & le luxe, dédaignant le faste & la parure, ne connoissant aucun danger, se jetant au milieu des ennemis dans les combats, à travers une forêt de lances, familier, populaire, compatissant, attentif à tous les besoins des peuples. […] La chevelure de Bérénice ne mérita de monter au rang des constellations qu’après avoir été savamment traitée par un Coëffeur de la rue Quimquempoix.

228. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Natalie, drame en quatre actes, contre le précepte d’Horace, qu’on a refusé, méritoit quelque grace de Nosseigneurs du Thalie. […] Je reconnois que tous les membres de l’Aréopage, également éclairés & équitables, ont pour les gens de lettres les égards, le respect, la déférence que tout subalterne doit à ses bienfaiteurs & à ses guides ; que toujours fideles à leurs engagemens ils n’ont jamais séparé leurs intérêt de ceux de leurs maîtres, jamais affecté de prédilection offensante, jamais cherché à les désespérer par des tons despotiques & des délais éternels ; que les jugemens de la Troupe, tous inspirés par un goût infaillible, précédé d’un mûr examen, motivés par la plus saine raison, méritent en tout temps les acclamations du public ; que les gestes toujours d’accords avec la pensée, toujours variés comme la déclamation, toujours nouveaux comme les rôles, offrent tour à tour, dans le même acteur, la dignité d’un héros & la lâcheté d’un perfide, les traits mâles d’un sauvage & l’air efféminé d’un Sibarite ; que les femmes du Théatre, ausi chastes que modestes, aussi décentes que desintéressées, aussi vertueuses que sensibles, n’ont jamais séduit l’innocence, dupé la bonhommie, outragé l’hymen, dépouillé les familles, introduit le désordre dans la société ; que dans tous les siecles & chez tous les peuples, la profession de Comédien fut une profession noble & honnête ; qu’on a partout puni l’Ecrivain téméraire & séditieux qui a osé ébranler une opinion si respectable, & que le meilleur moyen d’établir les bonnes mœurs & la vertu, de détruire le faste, le luxe, la dissolution, c’est d’engager le Gouvernement à combler les Comédiens d’honneurs & de richesses. […] Moliere qui vous appartient, & à la gloire de qui vous avez l’avantage de prendre un intérêt personnel ; Moliere qui a vécu dans le siecle le plus illustre & le plus décent de la Monarchie, & qui a mérité, non-seulement d’être appellé le peintre des mœurs ; mais le législateur des bienséances ; Moliere qui écrivoit en quelque sorte sous la dictée de Louis XIV, auroit besoin d’apologistes parmi vous !

229. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Tertullien ne s’est pas contenté dans son Apologétique, de repousser le reproche que l’on faisait aux Chrétiens de fuir les Spectacles, comme un crime qui méritait d’être sévèrement puni, en soutenant qu’il n’y en avait point, et qu’il n’y avait aucun sujet de les en reprendre, puisqu’en cela ils usaient de leur liberté, sans offenser ni le public, ni le particulier : Ce Docteur en a fait un Livre tout entier.

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