Outre cela, tout le monde demeure d’accord, que ce dépit a cela de particulier et d’original par-dessus ceux qui ont paru jusqu’à présent sur le théâtre, qu’il naît et finit devant les Spectateurs, dans une même Scène, et tout cela aussi vraisemblablement, que faisaient tous ceux qu’on avait vus auparavant, où ces colères amoureuses naissent de quelque tromperie faite par un tiers, ou par le hasard, et la plupart du temps derrière le théâtre ; au lieu qu’ici elles naissent divinement à la vue des Spectateurs, de la délicatesse et de la force de la passion même ; ce qui mériterait de longs commentaires. […] Ils allèguent des raisons admirables de ce principe, que je passe sous silence, de peur d’être trop long. […] Enfin le discours retombant fort naturellement sur l’aventure de l’Acte précédent, et sur l’imposture prétendue de Damis et de la Dame, le mari, croyant les convaincre de la calomnie, qu’il leur impute, objecte à sa femme que, « si elle disait vrai », et si effectivement elle venait d’être poussée par Panulphe sur une matière si délicate, « elle aurait été bien autrement émue qu’elle n’était », et qu’elle était trop tranquille pour n’avoir pas médité de longue main cette pièce. […] Et après une longue déduction des adresses des Directeurs modernes, il conclut que « quand on ne se peut sauver par l’action, on se met à couvert par son intention ». […] La Vieille, encore entêtée du saint personnage, n’en veut rien croire, et sur cela enfile un long lieu commun « de la médisance et des méchantes langues ».
Habillé simplement, même grossierement, sobre, frugal, se nourrissant des viandes les plus communes, ne buvant presque point de vin, dormant peu, le plus souvent sur la dure, toujours à cheval, faisant sans s’arrêter, les plus longues courses, s’exposant comme un simple soldat aux plus grands dangers, partageant les travaux, les fatigues, la disette, sérieux, parlant peu, observant & faisant observer la plus rigide discipline : il méritoit les victoires qu’il achetoit si cherement. […] Ce long voyage à travers la Turquie, la Pologne, l’Allemagne, pour arriver en Suede, fut un tissu de singularité, par une foule de déguisemens, de marches, de contre-marches, pour n’être pas connu ; quoique par-tout il y eût ordre de lui rendre les plus grands honneurs, & que tout le monde s’empressât a voir cet homme extraordinaire.
décrivant au long l’origine des Jeux Séculaires, qui furent célébrés sous Publicola premier Consul, avec beaucoup de dévotion durant trois nuits, l’attribue à la guérison miraculeuse des trois Enfants de Valésius, et aux révélations qu’ils eurent de la part de Pluton et de Proserpine, que leur père en crut les auteurs, et auxquels il en voulut rendre grâces par cette pieuse cérémonie. […] D'où vient que Saint Augustin parlant des Jeux funéraires sacrés aux Divinités infernales, et qui furent renouvelés après une longue intermission, comme un remède aux malheurs publics, et à cette grande défaite qui les affligea en la première guerre Punique, les blâme d'avoir rétabli des réjouissances lors qu'ils avaient à pleurer tant de morts dont les Enfers s'étaient enrichis ; Misérables, de faire de grands Jeux et des Fêtes magnifiques agréables aux Démons parmi des guerres furieuses, des combats sanglants et des victoires funestes.
En ce sermon combien que Saint Augustina ne fasse pas mention spéciale de toutes sortes de divinations (pour être chose trop longue, et prolixe, et qui eût bien requis un œuvre à part) si est-ce qu’il ne laisse pas et entend les reprendre sous celles qui y sont nommées. […] Il y a plusieurs autres erreurs et abus, que monsieur Saint Pierre déclare là plus au long, desquels nous en tenons et observons aussi quelques-uns.