La jeunesse des premières, sans en être moins corrompue, est grossière, brutale ; vous ne la voyez occupée, dans les longues soirées d’hiver, qu’à des noirceurs, quelquefois à des violences, toujours a la calomnie. […] Je ne dis rien de ce long préambule, où vous bronchez souvent : la droiture de l’intention y donne quelque prix : parlons de vos Articles. […] La lecture que je dois vous faire, Mesdames, est assez longue pour employer tout le temps de notre récréation : commençons. […] Dans ce malheur inattendu, l’homme faible & timide, voit le bras d’un Dieu irrité : il reste d’abord muet d’étonnement & de crainte ; mais bientôt il fait chanter des sons lugubres ; il retrace aux yeux du Dieu qu’il implore les maux qu’il vient d’éprouver, & croit l’attendrir par les expressions touchantes qu’animent sa Poésie & sa Musique : ses enfans l’imitent, & célèbrent leurs pertes en pleurant ; leurs cœurs se fondent, ils poussent de longs gémissemens, qui, s’ils ne touchent pas la Divinité, attendrissent au moins les cœurs des hommes, & forcent une dangereuse mélancolie à s’exhaler au dehors. […] J’ai su depuis, que son triomphe ne fut pas de longue durée.
Vous participez donc à leur péché ; et si la Comédie ne vous fait point de plaies, vous vous en faites à vous-même par celles que les autres reçoivent en vous imitant, et ainsi vous êtes le plus coupable de tous. » « Mais, la nécessité de se délasser d’un long travail, ne peut-elle pas justifier la fréquentation des Spectacles ? […] Néanmoins, ils se livrent ensuite au désespoir, quand leurs enfants donnent dans des désordres préjudiciables à leur fortune. » C’est ainsi qu’a pensé et écrit un Comédien célèbre, d’après la plus longue expérience.
Cependant ces histoires même n’épargnent pas plus la scene que ses autres œuvres ; il doit en être bien persuadé, pour s’être permis de décréditer son idôle, & d’affoiblir le culte qu’il lui rend depuis si long tems ; la force de la vérité a pu seule les lui arracher contre son inclination & son intérêt, voilà les traits que je veux recueillir, je n’en garantis pas l’exactitude, il peut y avoir bien des choses altérées, sur tout dans ce qui intéresse la Réligion & le Clergé. […] (C’est une idée risible, qu’une musique en forme en Ecosse au 16e siécle : il n’y en eut même en France que long tems après ; & une musique Italienne chez un peuple barbare ?)
Le Français sort enfin d’une trop longue enfance, C’est un être pensant, & qui parle encor mieux, Prêchant toujours la tolérance, L’humanité, la bienfaisance, Et méprisant les hommes & les Dieux. […] Dans la Parisaïde, une infinité de fictions & de portraits, la plupart ingénieux, donnent en peu de mots, le caractère des habitans des Provinces de France ; l’abrégé de l’histoire de plusieurs Rois, enfin, après en long voyage on arrive à Paris, où le héros établit son séjour.