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359. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Le goût pour la Comédie, et pour les Spectacles en général, est devenu si universel, on s’y livre avec tant d’habitude, et ils ont acquis depuis environ un siècle un si haut degré de perfection en France ; que, d’un côté, bien loin de les regarder comme un plaisir criminel et pernicieux, on les met au nombre de ces délassements innocents, nécessaires, autorisés, et utiles, même à la jeunesse, à qui on les permet sans conséquence, à qui on les prescrit sans réflexion ; et que d’un autre, c’est, pour ainsi dire, s’attirer la haine publique, que de s’élever contre un préjugé si flatteur, et qu’il est aussi difficile à un Ecrivain de le détruire que dangereux de le combattre. […] Si l’on peut pardonner l’essor d’un mauvais livre, Ce n’est qu’aux malheureux qui composent pour vivre. […] Ce sont choses pour moi que je tiens de tout temps Fort propres à former l’esprit des jeunes gens ; Et l’école du monde, en l’air dont il faut vivre, Instruit mieux à mon gré que ne fait aucun livre. […] On l’a reconnu au Concile de Trente ; et dans l’Index des livres défendus ; on a excepté expressément ceux que le besoin qu’on a d’apprendre le Latin a rendu nécessaires. […] Elles ne sont pas uniquement propres aux Pièces de Théâtre ; il n’est guère d’ouvrages qui n’en soient susceptibles, puisqu’elles n’ont point même été bannies de ce Livre sacré, dont toutes les expressions sont si sublimes et si mesurées, de ce Livre enfin le plus cher aux Chrétiens.

360. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Saint Cyprien n’était pas du goût de notre Docteur ; car il y avait déjà du temps de ce Père certains Casuistes qui favorisaient la Comédie : et ce fut même à leur occasion qu’il composa son Livre des Spectacles qu’il adresse au Peuple fidèle. […] Tertullien dans son Livre des Spectacles, avait deux sortes de personnes à convaincre sur ce sujet ; les Gentils qu’on s’efforçait d’amener à la Foi, et certains Chrétiens sensuels dont la Foi était encore faible et chancelante : les Gentils disaient pour leur défense, que toutes les choses qui composaient les Spectacles étaient les ouvrages de Dieu, et qu’ainsi rien ne devait empêcher que l’on n’en usât. […] Saint Cyprien dans son Livre des Spectacles, répond aussi bien que Tertullien à certains libertins, qui pour ne pas se déprendre du plaisir des Spectacles, tâchaient de se couvrir de l’autorité des Ecritures, ou en tout cas soutenaient que les Spectacles n’y étaient pas défendus. […] Il a encore étendu ses soins et sa charité plus loin ; il a composé un Livre exprès pour l’instruction de tous les Fidèles contre les danses et les Comédies ; et il en parle comme de « choses illicites : parce que, dit-il, elles sont mauvaises, au moins à cause des circonstances qui les accompagnent et de leurs effets ; et que c’est pour cela aussi qu’elles sont défendues ». […] « C’est, dit saint Charles au chapitre 12 de son Livre contre les danses, ce qui a donné lieu aux abus déplorables, et aux désordres qui se commettent en ces saints jours.

361. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

« Il n’y a rien de plus contraire aux mœurs & aux sentimens, (ce sont ses propres paroles) qu’une diction enflée & trop recherchée. » Longin dans son éxcellent Traité du sublime, s’est beaucoup élevé contre le stile trop étudié : ce qu’il admire dans les Livres de Moïse, montre jusqu’à quel point il chérit la simplicité des mots. […] Cet éxcellent Auteur ne nous fait pas aller bien loin pour nous montrer des négligences ; on en rencontre dès l’entrée de son Livre.

362. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Maffei, s’appuyant sur l’autorité de Ronsard, a avancé dans la Préface de sa Traduction du premier Livre de l’Iliade) je puis répondre que nos Vers ont toutes ces graces dans la bouche de ceux qui savent les prononcer. […] Telles étoient les maximes des Héros de ces Livres si à la mode, & telles étoient les mœurs de la Noblesse dans plus d’une Nation.

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