Saint Augustin ne pensoit point autrement du désespoir de Didon après la fuite d’Énée, il ne laisse pas, au Livre de ses Confessions, de se reprocher d’en avoir fait la lecture, parce qu’il étoit plus touché de cet évenement fabuleux, que du récit de la Passion du Fils de Dieu & des Saints Martyrs.
Si c’est en France, comme il y a lieu de le soupçonner ; les Gaulois étaient trop barbares lorsque les Romains les subjuguèrent, pour savoir même ce que c’était qu’un Livre, ou qu’un amas de feuilles écrites ; ils ne songeaient qu’à se déffendre des courses des Germains, qu’à ravager les pays de leur voisinage.
A fin de terminer ce cinquième Livre par quelque chose d’utile, je vais hazarder des réfléxions sur les divers sentimens qu’éprouvent les Spectateurs d’un Poème dramatique ; je vais tâcher de découvrir les causes de l’intérêt qu’ils prennent aux aventures fabuleuses représentées sur la Scène, & au plaisir qu’ils ressentent à une Tragédie, quoiqu’elle les pénètre de la plus vive douleur, & qu’elle leur fasse souvent répandue des larmes.
Livre V.