Lisez les premières vous y trouverez des leçons de volupté et de débauche ; parcourez les secondes, vous y verrez le vice flétri et la vertu exaltée.
Ceux de ce caractère qui liront ces Réflexions en seront-ils fort touchés ?
On trouve des Canons12 qui permettent à quelques personnes, dans la vue de quelque utilité et non de quelque plaisir, qui permettent, dis-je, de lire les Comédies et les Fables des Anciens ; mais on n’a jamais permis d’assister aux Comédies et d’en être spectateurs. […] Si l’on avait lu l’Epître 87 de saint Bernard n. 12, on verrait que ce Père a cru qu’il y avait autre chose dans les Spectacles que de la vanité : il rapporte ce que les gens du monde disent de la vie Religieuse, qui n’est à leur avis qu’un jeu ; « il répond58 et demeure d’accord que c’est un jeu, non d’enfant, mais un jeu qui est une occupation sérieuse, et digne d’attirer les regards des Esprits célestes ; que ce n’est pas un jeu qui ressemble à celui des Théâtres, qui n’est propre qu’à irriter les passions par la représentation des intrigues de femmes et des choses impures ». […] La mère de cette Sainte, dit ce Père, avait un grand soin de la faire instruire, et entre autres choses elle ne lui permettait point de lire les Fables, ni les Comédies : « Car108 elle regardait, dit-il, comme une chose honteuse et tout à fait indécente, de gâter un esprit bien élevé et encore tendre par toutes ces tragiques histoires de femmes dont les Fables des Poètes sont remplies, ou par les saletés qui se trouvent dans les Comédies ». […] Jean Chrysostome, 38e homélie sur Matthieu, vers la fin] « Nam etsi quodam excelsi animi robore nihil inde contraxisti : attamen quoniam alios imbecilliores exemplo tui Spectaculorum studiosos effecisti, quomodo ipse non commisisti qui causas committendi aliis praebuisti... quare, quamvis animi tui modestia effecisti, ut nihil tibi inde abfuerit, quod ego fieri posse non arbitror, quoniam tamen alii causa ludorum multa peccarunt, graves propter hoc poenas lues.
Nos Pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu’une femme en sait toujours assez Quand la capacité de son esprit se hausse A connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse : Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte entretien ; Et leurs livres, un dé, du fil et des aiguilles Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. […] La scène d’un jeune homme, d’un caractère doux et bienfaisant, qui cependant, emporté par les fumées du vin, vient de jeter une assiette au visage d’un de ses meilleurs amis, contient des réflexions et en fait faire de si sensées à tous ceux qui l’écoutent ou qui la lisent, qu’on peut présumer que des scènes dans ce goût, et destinées à la même critique, feraient une impression très utile dans le cœur de nos ferrailleurs étourdis. […] Des Chanteurs habitués à voir le Public en larmes quand ils peignent par leur chant la tendresse ou le désespoir dans les Tragédies, qui, par la naïveté, le goût et la légèreté de leurs sons portent la joie la plus vive ou la délicatesse la plus pure du sentiment dans l’âme des spectateurs, lorsqu’ils chantent des Pastorales ou des Poèmes comiques, ont-ils pu lire avec plaisir un gros livre pour prouver qu’ils n’étaient capables de rien, et que le Public était imbécile de se laisser toucher ?