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47. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

Un homme d'honneur ne doit point regarder les Spectacles, et particulièrement ceux qui sont déshonnêtes, de peur que l'incontinence de sa vue ne soit un témoignage de l'impureté de son âme ; C'est avec raison que Périclès étant Préteur reprit Sophocle son collègue, en ces termes: Il faut qu'un Magistrat n'ait pas seulement les mains pures, mais les yeux même ; C'est pourquoi un homme à qui la puissance Royale donnait une grande licence, faisait cette prière à Dieu: Détournez mes yeux afin qu'ils ne regardent point la vanité; car il savait bien qu'il est certain que la vue cause une infinité de maux ; ce que le Prophète Jérémie déplore dans ses Lamentations ; Mes yeux, dit-il, ont ravi mon âme comme une proie.

48. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Car où est-ce que la bouffonnerie triomphe avec plus de licence que dans les Comédies ? […] Car le Démon qui se jouait de la fausse crédulité des Païens, leur inspira ainsi de dédier chaque Spectacle à quelque Divinité ; afin de les canoniser, pour ainsi dire, et de faire triompher l’idolâtrie jusque dans ces plaisirs criminels ; de manière que de cette façon l’impiété régnait dans les Spectacles, aussi bien que l’effronterie et la licence. […] Ainsi notre Docteur me donnera, s’il lui plaît, licence de faire cet examen ; et je lui promets, moyennant cela, que les interruptions que je lui ferai dans la suite, ne seront plus si longues. […] Les anciens Païens ne souffraient pas même que leurs enfants montassent sur le Théâtre, et ceux qui se donnaient cette licence, étaient censés dès lors avoir dégénéré, suivant la remarque de Tacite. […] S’il n’avait parlé que de quelques Abbés et de quelques Ecclésiastiques, on aurait peut-être pu les lui abandonner : mais de n’en excepter aucun, c’est ce qu’on ne peut lui passer, non plus que la conséquence qu’il tire en faveur de la Comédie, de ce qu’il y a quelques Abbés et quelques Ecclésiastiques qui jouent à des jeux de hasard : car les Canons pour cela n’en sont pas moins Canons ; et les Comédiens ne sont pas plus absous des Censures de l’Eglise par la licence de ces Abbés, que ces Abbés le sont par la licence des Comédiens.

49. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Licence des Poëtes dramatiques, b, 324. […] Son jugement sur les licences que certains Ecclésiastiques se permettent, a, 428 Bernard (Jacques). […] Son aveu ingénu sur la nécessité de la licence du Théatre, a, 85 Bignon (l’Abbé). […] Sa Réponse à la Reine, Femme de Louis XV, sur la licence de quelques Prélats relativement aux Spectacles, a, 62. […] Son aveu sur la nécessité où le Poëte est de se conformer au goût du public pour la licence, 89.

50. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

On la laisse dans la classe des amusemens populaires dont l’autorité publique ne s’embarrasse que pour en réprimer la licence, & ne lui fait point l’honneur de lui donner une existence que la vertu & le bien public ne lui donnent pas. […] Voici le témoignage de Voltaire, aussi grand amateur de la scéne dont il fait l’ornement, & panégyriste de ce luxe & de cette licence, qui a tout perdu, & perdu les Médicis même, dont la famille est éteinte, & les Etats ont passé à une famille étrangere, ce témoignage n’est pas suspect, le voici. […] Copenhague, Stokolm, Londres, Amsterdam sont moins susceptibles que jamais de retour à la vraie foi ; elles ont dans les acteurs & les actrices des apôtres de la licence, des mœurs, qui ne laisseront jamais retablir la Réligion de leurs Peres. […] Le monde qui s’y rend, qui n’est rien moins que choisi ; le spectacle qui s’y donne, qui n’est rien moins que dévot ; la liberté dont on y jouit, ou plutôt la licence qui y regne, la facilité de s’y cacher dans la foule, & celle d’y trouver qui l’on veut ; que d’écueils pour la vertu ! […] La conversation de la Reine Mere & des Dames de sa Cour firent goûter cette fleur de galanterie Espagnole qu’elle avoit apporté, à laquelle elle joignit les graces & la liberté Françoise, devenue une vraie licence.

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