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86. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

C’est pour vous mettre en état de plaider vous-même votre cause, que je vais prendre la liberté de vous détailler des vérités constantes, sur lesquelles vous pourrez fortement vous appuyer. […] Pourquoi leurs créanciers n’ont-ils la liberté de saisir qu’une très petite portion de leurs émoluments, et point du tout ceux d’un Acteur de l’Opéra ?

87. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

J’aurois, ainsi que vous, le droit de choisir ; mais je ne profiterai pas de cette liberté. […] Cette prétention monstrueuse, qui prend sa source dans l’humeur, pénetre aisément toute l’ame, si la raison n’oppose une digue à la rapidité du torrent, & ne nous ramene à des sentimens plus doux : on devient cruel & vicieux en prêchant sans cesse la vertu & l’humanité : on substitue le chagrin, la colere, les passions les plus incommodes à la société, à la place de l’honneur & de la probité qu’on a sans cesse dans la bouche, & dont on a défiguré les idées dans une imagination déréglée, & l’on finit comme Alceste par chercher sur la terre un endroit écarté, où d’être homme d’honneur on ait la liberté  ; c’est-à-dire, homme d’honneur à sa maniere, en vivant seul. […] Je demande si l’on peut être équitable sans humanité ; & si l’abus de la victoire n’est pas l’injustice la plus révoltante, d’autant plus que le vainqueur, arbitre des vaincus, ne peut s’excuser sur la nécessité qui le contraint d’adopter des maximes odieuses ; il dicte ses loix en pleine liberté, rien ne l’empêche de consulter la vertu. […] Maîtres du sort de cette ville infortunée, dont les armes unies aux leurs, avoient tant de fois contribué à la défense commune de la liberté de la Grece ; ces Spartiates si jaloux de la liberté, qui pensoient qu’on c’essoit d’être homme en cessant d’être libre, n’eurent pas de honte d’être eux-mêmes les artisans de la servitude, & de forcer les Atheniens de recevoir chez eux la domination injurieuse de trente tyrans. […] Plus un homme connoît les passions, plus il a de liberté & de vigueur pour les faire agir, plus il est ingénieux à en développer les différens ressorts, plus il est en état de soumettre leurs effets à une juste combinaison : c’est en nous éclairant sur l’étendue du pouvoir des passions, que nous pouvons apprendre à les contenir dans leurs bornes légitimes, & à les conformer aux regles de la raison & de la vertu.

88. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Ie haïs encore la mode de Paris, qui donne la liberté à tous ceux qui veulent, d’aller prendre les Dames, & de se presenter à la Dance.

89. (1764) Comédie pp. 252-254

Parce que si un seul regard jeté sur une femme, même dans l’Eglise, est capable d’avoir des suites criminelles ; que doit-on penser de ceux qui se font avec une pleine liberté dans ces lieux, où l’immodestie triomphe impunément. 3°.

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