Ce Public cependant, qui pense en général comme nous venons de dire, ne cesse pas de changer d’avis, ou de paraître en changer de temps à autre : lorsqu’il parle de bonne foi, ce n’est pas la correction des mœurs qu’il cherche au Théâtre, il n’y va que pour son plaisir ; mais, si les plaintes contre le Théâtre se renouvellent, son langage n’est plus le même ; il craint qu’on ne resserre la liberté des Poètes, et qu’on ne les réduise à devenir insipides, et par conséquent ennuyeux.
Les florentins, naturellement amateurs de la liberté regardoient l’usurpation des Médicis comme les romains regardoient l’invasion & la tyrannie de César. […] Il en coûta cher à Machiavel, à qui cette liberté fit des ennemis redoutables qui le firent chasser de sa partie. […] La doctrine horrible de ce passage, qui va plus loin que le Machiavélisme, est tout-à-fait opposée à l’esprit de ce saint qui étoit plein de douceur & de charité, & même à ses ouvrage, puisque, dans son Traité du Gouvernement, il est bien plus favorable à la liberté qu’à la tyrannie & au Machiavélisme.
Le second place les personnages du Maréchal-Ferrant dans une boutique, qui donnant sur la rue laisse la liberté aux passans de voir les événemens qui y surviennent : ceux qui sont au Spectacle sont alors supposés devant la boutique du Maréchal.
MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes.