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26. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Chaque passion a de même ses préludes & son langage ; chaque vice a ses couleurs & son cortege. […] Les yeux parlent, les mains parlent, le front, les joues parlent, le ton de la voix a son langage, la demarche, les habits, le fard ou les couleurs naturelles ont le leur. […] La scene, la poësie, les romans rappellent sans cesse ce langage muer, & lisent dans les cœurs par les couleurs, les regards, les parures, les gestes, qui président à la toilette ; l’empire des passions, l’amour est le vrai baigneur, la vaie femme de chambre. […] Gregoire de Naziance, est un langage très-énergique, qui découvre la perte de la pudeur, Calcatum pudorem prodit . […] Chaque nuance dépose, chaque ruban-atteste, chaque parure crie à haute voix, & chaque jour ces graces renouvelées tiennent le même langage ; graces meurtrieres qui nous trahissent.

27. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

La femme galante dont le Sage fait le portrait, tient ouvertement ce langage : inebriamur uberibus . […] Eh où se tient-il ce langage du vice plus énergiquement, plus élégamment, plus constamment, plus dangereusement que sur le théatre ? C’est une Académie où on travaille sur le langage des passions mieux que l’Académie sur la langue françoise. […] Ce langage de S.  […] Le langage même étoit fort different ; aucune nation Chrétienne ne parleroit aussi cruement, avec aussi peu de réserve que les Prophetes, le livre des Cantiques.

28. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Spectacles des Romains en general. » pp. 7-8

Il institua mesme les Consuels à l’honneur de Neptune, qui en langage de ce temps-là estoit apellé Consus, & passoit pour le Dieu des Conseils.

29. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

En 1719, dit-il, lors des billets de banque (cette date ne remonte pas aux Empereurs Romains) le théatre, alors très-licencieux, ne faisoit que parler le langage des sociétés (& les sociétés le sien). […] Les gens de bien & les mondains, dans leurs condamnations ou leurs apologies, tiennent le même langage, & partent du même principe. […] Un tempérament doux, tendre, délicat, sensible, est enchanté du langage lyrique, où jusqu’à je vous hais, tout se dit tendrement. […] Qu’on compare le langage des premiers Pères avec celui des derniers, par-tout mêmes principes, mêmes raisonnemens, mêmes alarmes, par conséquent même objet, bien différent des monstrueuses débauches des Nérons & des Commodes. […] Avant même les Empereurs Romains, c’est-à-dire avant le regne de la licence théatrale, tandis que la République avoit encore des mœurs & de la décence, sous les yeux de ces sages Consuls qui en soûtenoient la majesté, de ces austères Censeurs qui en prévenoient & punissoient si sévèrement le désordre, on tenoit le même langage.

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