ne jugent-ils pas les Ecclésiastiques, ne les punissent-ils pas, s’ils sont coupables, même après les Evêques, leurs Juges naturels, dont ils réforment les sentences ? […] Il n’est pas revêtu d’une charge, et ne s’assit pas sur les fleurs de lys pour juger des biens, de l’honneur, de la vie des citoyens. […] Il n’est pas surprenant que ses talents supérieurs, alors peu développés, et sa science encore médiocre, ne lui aient pas obtenu la préférence sur son concurrent, homme formé, connu, et, à en juger par son style, bien plus agréable et plus intrigant, et qui d’ailleurs n’était pas sans mérite, comme il paraît par ses ouvrages, où l’on trouve une grande connaissance du droit, beaucoup d’érudition et de subtilité.
Jugez après cela si la passion ne fait point parler contre Molière et si on l’attaque par un véritable esprit de charité ou pource qu’il a fait le Tartuffe. […] Il parle encore d’un philosophe qui se vantait que personne ne sortait chaste de sa leçon ; jugez de son crime par son insolence à le publier et si nous ne punirions pas plus rigoureusement que ceux qu’il nous cite un coupable qui se vanterait d’un tel crime.
Nous nous imaginons facilement que ceux qui remarqueront en nous ces mêmes défauts qui sont dans les grands hommes, jugeront que nous leur sommes semblables en tout le reste.
Ce seroit indubitablement porter les choses à l’excès, que de les juger aussi coupables les uns que les autres.