Pour cela il rassemble plusieurs faits d’où dépend la connaissance des Spectacles de différents siècles, et rapporte les Jugements des Docteurs de l’Eglise et des Théologiens.
Avouez, Mademoiselle, que votre Avocat étoit bien fondé à décliner l’autorité des Saints Peres, il appréhendoit une nuée de témoins qui déposent contre lui, il voudroit qu’on le traduisît au Tribunal de la raison, j’y consens volontiers, persuadé que son jugement ou celui des Auteurs qu’elle a fait parler n’est pas moins défavorable à votre cause. […] Il est remarquable que les payens se rencontrent avec les Peres de l’Eglise, dans le jugement qu’ils ont porté sur les Spectacles, & que la seule raison les ait convaincus d’une maxime qu’on a tant de peine à faire saisir à des personnes qui se disent éclairées des lumieres de la foi, & parfaitement soumises à la sévérité de l’Evangile.
Espérez-vous qu’au jugement Dieu vous dira, Venez, les bénis de mon Père, posséder le royaume éternel, parce que vous avez fréquenté le théatre plus que mon temple, que vous y avez pris les manieres du monde que j’ai maudit, & enivré vos sens des plaisirs que je condamne ? […] Or pouvez-vous douter du danger du spectacle, vous qui connoissez la corruption de votre cœur, & qui soutenez si mal au jugement de votre conscience le parti que vous défendez devant le monde ?
Je ne saurais m’empêcher de vous dire, que j’ai trouvé votre jugement sur nos Comédiens, trop rigoureux ou trop général.