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2. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

qu’après leur retour de la Chaldée, ils danseront et joueront des tambours ? […] Si ce n’était pas un crime de jouer la Comédie, on n’aurait pas traité les Comédiens d’infâmes. […] Les Lois des Empereurs y sont formelles ; et l’on en trouve non seulement contre les Clercs qui jouent, mais encore contre ceux qui les regardent jouer, ou qui s’intéressent dans leur jeu. […] Joue-t-on aujourd’hui une Pièce où il n’y ait quelque intrigue d’amour ? […] La première de ces circonstances est tout-à-fait gardée dans la Comédie à Paris, et par toute la France, où l’on ne la joue qu’à l’heure qu’il faut la jouer.

3. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Lorsque l’Opéra-comique fesait un Spectacle à part, on y fit très-souvent jouer des Enfans, & c’est-là que se sont formées deux Actrices actuelles du Théâtre Français. […] Par ce moyen, les jeunes Elèves s’accoutumeraient de bonne heure au vrai genre d’imitation, & s’exerceraient dans les Pièces même où ils seraient destinés à jouer par la suite. […] Je dis que nos Théâtre ne sont pas suffisans, & je donne en preuve cinq cens personnes obligées de s’en retourner faute de Billets, lorsque les premiers Acteurs daignent jouer dans les bonnes Pièces. 3. […] Pezé, a joué jusqu’à présent les rôles de Pierrot, & plusieurs Rôles de Femme. Talon l’aîné, joue les Amoureux, les Abbés : cet Enfant donne les plus belles espérances : 14 ans.

4. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

que Roscius avait instruit à bien jouer la Comédie, et qui par ses soins s'était mis en grande réputation, il ajoute que ce n'est pas une chose fort facile qu'un méchant Histrion devienne un bon Comédien. […] Car il écrit en termes exprès que le Théâtre des Grecs était beaucoup moins avancé dans l'aire ou parterre que celui des Romains, parce que chez les premiers les Artisans de la Scène, c'est-à-dire proprement les Histrions, Mimes et Bateleurs ne montaient point sur l'avant-scène pour faire leurs plaisanteries ; mais qu'ils jouaient tous sur l'Orchestre. […] l'art de jouer ou bouffonner, ne signifie proprement, comme on le voit dans Valère Maxime, que ce mauvais et déshonnête batelaged qui se pratiquait au Théâtre Romain « In scena lusisse. » Greg. contra Mar. […] Grégoire appelle jouer sur la Scène ; et le nom de Scéniques et d'Histrions a toujours été restreint à ceux qui jouaient toutes ces licencieuses plaisanteries des Jeux consacrés à la Déesse Flore. […] Encore est-il certain que s'étant abandonnés de nouveau à ces Farces ridicules et malhonnêtes que feu Monsieur le Cardinal de Richelieu avait bannies de la Scène, et ayant ressuscité les Turlupins, les Gaultiers Garguilles et les Jodelets, qui sont les vrais Histrions, ils ne doivent pas trouver étrange qu'on leur donne le nom des personnages qu'ils jouent.

5. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Et comment eût-il été possible qu'il eût pu jouer seul, c'est-à-dire chanter et danser une Comédie ou une Tragédie toute entière ? […] et de toucher des instruments, il jouait excellemment ses Fables sans parler ; Car je demanderais volontiers à ceux qui ont commencé, et qui ont continué cette faute, comment Andronicus pouvait jouer seul une Comédie ou une Tragédie, et comment il la pouvait jouer sans prononcer une parole ? […] Et Juvénal condamnant la passion que les Romains avaient pour les Histrions Grecs, explique fort clairement que les hommes seuls jouaient les personnages des femmes, en disant qu'on était ravi de voir un Comédien représenter la Courtisane Thaïs, une honnête femme ou une Nymphe, et en jouer si bien le personnage qu'on l'eût pris pour une femme, et non pas pour un homme déguisé. […] Cette équivoque a fait son erreur, et son faux raisonnement, et je ne pense pas que l'on trouve chez les Anciens ces noms Latins, Comœda ou Tragœda, pour signifier une femme qui jouait la Comédie ou la Tragédie, il n'y en a point, ou du moins puis-je assurer que je n'en ai jamais rien trouvé. […] majore cachinno concutitur. » une nation Comédienne, il veut dire seulement qu'ils étaient naturellement propres à la Comédie, à la Tragédie, et aux autres représentations Théâtrales, et non pas que les femmes aient joué les Comédies et les Tragédies sur le Théâtre.

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