»Si la terre de mon peuple, dit le Seigneur, est couverte de ronces et d'épines, c'est-à-dire, si les âmes qui soupirent après leur patrie céleste, sont quelquefois percées par les pointes du péché, à quels désordres ne s'emporteront point ceux qui vivent dans les plaisirs, et qui ont le cœur rempli de toutes les folles joies du monde ?
Pour se mettre à la portée du peuple, ce Saint représente la joie, le plaisir, les fêtes des bien-heureux dans le ciel par des idées de danse, de bal, d’instrumens, de musique, &c. […] Mais il est vrai que les Saints sont dans des transports de joie. Exultabunt, c’est-à-dire, se donnent des marques de la joie, dont ils sont comblés. Nous ne connoissons pas la nature de ces signes & la maniere de célebrer cette fête éternelle ; nous la peignons par des images communes, auxquelles, selon les lumieres de la foi, nous mettons la différence des deux états, & nous nous gardons bien de les avilir par la ressemblance avec les joies basses, indécentes & criminelles du monde. […] Quel triomphe, quelle joie, quand il produit cet effet !
C'est pourquoi quelque honnêteté qu'on se puisse imaginer dans l'amour d'une créature mortelle, cet amour est toujours vicieux et illégitime, lorsqu'il ne naît pas de l'amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un amour de passion et d'attache, qui nous fait trouver notre joie et notre plaisir dans cette créature.
» C'est pourquoi, quelque honnêteté qu'on se puisse imaginer dans l'amour d'une créature mortelle, cet amour est toujours vicieux et illégitime, lorsqu'il ne naît pas de l'amour de Dieu ; et il n'en peut naître lorsque c'est un amour de passion et d'attache, qui nous fait trouver notre joie et notre plaisir dans cette créature.