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101. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — article » pp. 419-420

Le monde est l’Ecole d’un Comédien ; théâtre immense, où toutes les passions, tous les états, tous les caractères sont en jeu. […] Le Jeu retenu demande une grande expression dans les yeux, dans les traits, & nous ne balançons point à bannir du Théâtre celui à qui la nature a refusé tous ces secours à la fois.

102. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Ce fut à l'occasion des jeux séculaires que l'Empereur Sévère fit célébrer dans tout l'Empire la douzième année de son règne. […] Chacun de ces jeux fut dédié à quelque Dieu, à Bacchus, à Jupiter, à Mars, à Neptune, par Romulus et d'autres Rois de Rome. […] De là l'ancienne division de jeux sacrés et funèbres pour les Dieux ou les mânes. […] Des esclaves étaient égorgés sur les tombeaux, et pour s'en faire un jeu, on les exerçait à se battre et à se faire tuer avec art. […] Sans la passion ces jeux seraient insipides ; alors même leur inutilité serait une faute dont un Chrétien est bien éloigné.

103. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Ce ne sont pas jeux défendus de représenter quelque histoire dévote, pourvu qu’on n’y mette pas trop de temps ; qu’on n’en fasse que rarement, comme trois ou quatre fois l’année ; qu’on n’y parle point d’amour, sinon de l’amour divin avec l’âme dévote, et ne s’y passe rien contre la modestie ; qu’on laisse l’habit de dessous, sans jamais se revêtir de ceux des hommes, ni rien qui leur ressemble. […] Mais il y a autant de différence entre les spectacles publics et les divertissements du cloître, que entre un repas honnête avec des personnes choisies, et les débauches du cabaret ; entre une partie de jeux d’adresse avec ses amis, et les jeux de hasard dans un brelan ; entre un menuet dansé en famille dans sa maison, et un bal nocturne, un bal d’opéra, un charivari ; la même différence que entre les personnes qui le composent ; entre des femmes publiques, et des vierges consacrées à Dieu ; des actrices fardées, à demi nues, et des vierges modestement voilées ; un amas de libertins et d’impies, et une compagnie de gens pieux et réglés ; une profession livrée au vice, et un état sacré dévoué à la religion et à la vertu. […] Les jeux de théâtre, il est vrai, n’ont pas passé la capitale. […] Ces pièces mutilées, ces acteurs si bizarrement vêtus, ce mélange de gravité et de bouffonnerie, formaient un spectacle plus grotesque que le théâtre de la foire ; c’étaient de vrais jeux d’enfants, dont le ridicule faisait le mérite, et écartait tout danger et toute idée de passion. […] Les jeux publics étaient alors des exercices de religion : est-il étonnant que les Prêtres et les Prêtresses y assistassent ?

104. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Connoissant que l’Empereur aimoit les jeux & les spectacles, il lui fit par-là sa cour ; il reçut en récompense la souveraineté sur quelque province voisine. […] Il célébra dans la ville de Césarée des jeux solemnels à l’honneur de l’Empereur. […] Il vit tout-à-coup, dit Josephe un hibou, oiseau de mauvaise augure, perché sur une corde tendue en l’air pour le jeu de quelque machine. […] Depuis l’introduction de ces jeux, Hérode fut bien plus méchant & commit les plus grands crimes. […] Ces jeux venoient des payens, & n’avoient que des payens pour acteurs.

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