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30. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Les Comédies Italiennes sont assez dans le genre du Comique-Larmoyant ; plusieurs des Pièces que les Italiens nous représentent chaque jour à Paris peuvent faire juger si je me trompe.

31. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Les origines françoises & italiennes de cet auteur, & le grand Dictionnaire en deux volumes qu’on a donné en 1750, ainsi que le grand Calepin, n’ont pas été inutiles à M. […] Chez les italiens on l’appelle favola. Tels sont les operas boussons, les pieces de la Foire, des boulevards, presque tout le théatre italien & la moitié du théatre françois, les deux tiers de Moliere. […] Voici une autre origine plus vraisemblable : Tartuffoli, mot italien qui signifie un trompeur, un moqueur, un charlatan. […] Moliere, qui connoissoit le théatre italien, & en prit des scènes entieres, crut bien peindre un hypocrite par le sobriquet des Bergamasques.

32. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Les Français ont fait tout ce qu’ils ont pu pour détruire les Italiens, et ceux-ci se sont vengés en parodiant leurs plus belles pièces. […] Enfin ils se sont réunis, et les Italiens demeurent chargés des deux théâtres. On avait voulu d’abord obliger les Italiens de ne parler jamais en Français. […] Arlequin, qui était présent, avant que de parler pour les Italiens, demanda au Roi : « En quelle langue voulez-vous que je parle ?  […] « Mon procès est gagné, répliqua-t-il, puisque vous me permettez de parler comme je voudrai. » Le Roi rit de cette saillie, et permit aux Italiens de parler Français.

33. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Apprenons par cœur ces paroles de Tacite ; elles nous prouvent que nous avons raison de ne point rougir de notre amour pour les Ariettes Italiennes, & elles doivent faire taire en même tems ceux qui oseraient nous blamer : « Ce qui nous sert maintenant d’éxemple, a été autrefois sans éxemple, & ce que nous fesons sans éxemple, en pourra servir un jour. » Mais ai-je besoin d’encourager mon siècle à persister dans ses fantaisies ? […] On dirait que le goût pour la Musique Italienne est devenu en France une maladie épidémique, de laquelle personne ne peut se mettre à couvert, qui gagne les gens les plus graves, & dont l’on serait au désespoir d’être guéri. […] Les hommes de génie qui font le plus d’honneur à la France, sont aussi de zélés partisans du Théâtre Italien. […] Le Philosophe Rousseau, digne tout-à-la fois de louange & de blâme, est un des grands partisans de la Musique ; il est vrai qu’il donne la préférence à celle des Italiens, mais c’est en cela qu’il fait paraître combien il estime l’Opéra-Bouffon.

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