Cependant, je conviens que des intrigues, comme celle de l’Ecole-des-Maris, sont un encouragement pour le vice ; que les fourberies des Valets & des Suivantes ne devraient pas être couronnées par le succès : en cela, le nouveau Plan suggère des moyens de Réforme plus efficaces que le Livre de Riccoboni. […] Sa sœur, qui peint les extrêmes, est moins circonscrire dans sa route ; toute la difficulté gît dans l’exécution : mais la Comédie, outre l’intrigue intéressante, la convenance de style, le saillant des caractères, le coloris & la vérité des Portraits, doit marcher dans un juste milieu, & par un choix intelligent des mœurs, distinguer ce qu’aprouve la raison, de ce qu’autorise la coutume. […] Je pense le contraire, Madame ; j’ai toujours oui dire que le Public de la Capitale dédaignait aujourd’hui les Pièces de pure intrigue ; que le plus grand nombre des Spectateurs était révolté, lorsqu’on hazardait celles que vous rangez sous votre dernière Classe comme absolument à rejeter. […] Nicole n’en aurait été que plus ardent à condanner le Théâtre : soyons sûrs qu’il nous pardonnerait plutôt des Pièces qui n’excitent que le rire, sans intéresser le cœur, qu’une intrigue attachante, où le sentiment domine. […] Je ne sais trop si cette critique est juste : ne serait-ce pas cet usage des Romains de s’attacher à une Esclave-Actrice, qu’il aurait finement designé, en s’enveloppant dans une intrigue Grecque ?
Plus l’intrigue est conduite avec art, plus le théâtre retentit d’applaudissements ; plus la pièce renferme de corruption, plus le crime de l’auteur est récompensé 5 Juvenal ne le cède point à Ovide dans la peinture qu’il fait des Spectacles. […] « D’environ quatre cents Tragédies que l’on y a données, depuis qu’il est en possession de quelque gloire en France, et il n’y en a pas dix ou douze qui ne soient fondées sur quelque intrigue d’amour : c’est une coquetterie perpétuelle. » Quel aveu de la part de Voltaire 27 !
Ils y occasionnerent une foule d’intrigues, qu’on appelle cruelles persécutions de la part de ceux qui devoient la proteger ; comme si le devoir du gouvernement étoit de proteger le libertinage. […] Les Auteurs de ces bagatelles, le Sieur Galland & le Sieur Petit de la Croix, habiles dans les langues Orientales, ne se donnent que pour traducteurs, afin de piquer davantage la curiosité en donnant un air étranger à ses héros, & s’ouvrir une plus vaste carriere en mettant des intrigues de Serail, qu’ils n’auroient pu placer en Europe.
Martin de Tours dont il étoit Chanoine ; le fond de l’intrigue étoit un mandement du Chapitre pour la réception de la constitution que ses ennemis firent brûler dans le cloître ; ses confreres paroissoient tour à tour sur la Scène, peints, nommés & tournés en ridicule ; il y fait venir les Musiciens, les enfans de-Chœur, le Carrillonneur & le Bedeau. […] Les Drames de ce Chanoine se ressentent de sa fécondité, il est bas, bouffon, souvent guindé, sans regle, négligeant le naturel, la vérité, la vraisemblance, ignorant l’histoire & le costume ; il faut acheter cherement des traits heureux, des intrigues bien conduites, c’est à-peu-près le Poëte Hardi que l’on a cru en france qui faisoit bien ou mal une comédie tous les huit jours.