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4. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Les spectacles inspirent l’amour profane. […] Rien sans doute, elle annonçait même un sentiment louable ; mais les chastes feux de la mère pouvaient en inspirer d’impurs à la fille. […] Aussi le grand art des auteurs dramatiques est-il d’inspirer la passion de leur héros. […] Vous trouverez vingt acteurs qui plairont dans Andronic et dans Hippolyte, et à peine un seul dans Cinna et dans Horace. » Or, comment des actrices toutes dévouées à la volupté, et la prêchant sans cesse, ne l’inspireraient-elles pas ? […] [NDE] La première partie de ce chapitre s’inspire des lettres de Bossuet.

5. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Vains scrupules, qu’une morale outrée voudrait inspirer contre les spectacles ; laissons aux Jansénistes des déclamations qu’ils n’adoptent que pour chercher querelle à la Société. […] Quels juges, quels témoins pour des Etudiants, que les femmes et le peuple, qui ne louent et ne goûtent précisément que ce qu’il ne faut pas qu’on leur enseigne, ne leur demandent, ne leur inspirent que ce qu’il faut leur faire éviter ! […] Porée dans ses pièces, était de corriger les mœurs et d’inspirer la vertu. […] « Est-ce ainsi qu’on inspire du respect pour la religion, et qu’on en grave les principes dans les jeunes cœurs ? […] Si la religion se montrait aux mortels sous des traits visibles, ce serait dans nos temples et sur nos autels, ce serait sous des traits graves et majestueux, propres à inspirer la vénération la plus profonde.

6. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

On n’en doutera pas si l’on considere qu’elles sont sifflées, et passent pour froides et pour ridicules, si elles ne touchent délicatement quelque passion, et si la representation qu’on en fait ne la rend en quelque sorte contagieuse, et ne l’inspire aux spectateurs. […] On peut ajoûter en troisiéme lieu que rien n’est plus opposé aux dispositions les plus essentielles au veritable Chrétien, que celles que la Comedie inspire. […] Qu’y a-t-il mesme de plus propre à inspirer du degoust pour ces saintes occupations, que les vains fantômes dont tout ceci remplit ordinairement l’esprit ? […] C’est qu’elle inspire un certain esprit de critique, de satyre, de malignité, qui fait qu’on s’accoûtume à blasmer tout, à censurer tout, et à se moquer de tout, ce qui est directement opposé à l’Esprit du Christianisme, qui est un Esprit de charité, et d’humilité.

7. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Le Spectacle du Théâtre est le seul qui embrasse et qui excite toutes les affections et toutes les passions du cœur humain ; il y a telle représentation qui inspire la joie, la tristesse, la colère, l’amour, les larmes et les rires ; et tous ces mouvements s’emparent bien souvent dans un seul jour du cœur des Spectateurs, jusqu’à leur faire sentir toutes ces différentes impressions à la fois. […] Les uns et les autres ont compris sans doute, que les Poètes dramatiques sont en possession d’inspirer dans le cœur des Spectateurs telles passions qu’il leur plaît : et que l’objet unique des Acteurs est de donner à l’impression de ces passions toute la force et toute la vivacité dont leur art est susceptible. Sans examiner s’il est utile ou dangereux d’agiter le cœur humain jusqu’à ce point, ni le risque évident que courent ceux qu’on fait subitement passer d’un état de tranquillité et de repos à celui d’inquiétude, de colère, ou de toute autre passion : sans, dis-je, examiner ces points, je me bornerai seulement à parler de la passion d’amour, que je vais comparer dans la Tragédie du Cid à toutes les autres impressions que cette même Pièce peut inspirer.

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