MONSIEUR, J’Ai reçû la Lettre, dont vous m’avez honorée : vous m’y invitez à benir le Seigneur : je m’addresserai à lui, pour le remercier, qu’il vous a inspiré à prendre ce soin pour mon salut : & puisque vous m’avez souvent marqué, que vous vous comptiez bien recompensé de vos travaux spirituels, quand ils étoient utiles au prochain ; j’ai le plaisir de vous annoncer, que vôtre Lettre à eu bon effét : j’ai pris la liberté, de la faire voir à mes amies Mesdames *** elles se croient toutes obligées avec moi, de regarder au moins la Comedie comme un divertissement dangereux ; puisque les saints Peres ont parlé de cette sorte de spectacles comme d’une chose capable de corrompre les mœurs les plus innocentes.
Ce sont des divertissements innocents, où on ne fait tort à personne, il n’est pas défendu de se récréer.
Les mêmes esprits qui bouleverseraient un Etat pour établir une opinion souvent absurde, anathématisent les plaisirs innocents, nécessaires à une grande ville, et des Arts qui contribuent à la splendeur d’une nation : l’abolition des Spectacles serait une idée plus digne du siècle d’Attila, que du siècle de Louis XIV.
L’ECOLE DES FEMMES, Cette Comédie est le contrepied de la précédente : dans l’Ecole des Maris c’est l’esprit qui sert la passion, et dans l’Ecole des Femmes c’est la passion qui donne de l’esprit : l’une et l’autre de ces Pièces semblent être imaginées tout exprès pour gâter le cœur et pervertir l’innocence de la jeunesse la mieux élevée ; les filles d’esprit et les innocentes y trouvent également des leçons très dangereuses sur un point qui ne devrait jamais être traité devant les jeunes gens, et moins encore sur le Théâtre que partout ailleurs.