J’y verrai Dumesnili , ou plutôt Melpomènej, Attirant tout Paris sur la tragique Scène, D’une Amante offensée imitant les fureurs, De sa haine étonner, ou remplir tous les cœurs ; Quelquefois immolant d’innocentes victimes, De Médée à nos yeux retracer tous les crimes.
« Le comédien cultive, pour tout métier, le talent de tromper les hommes, de s’exercer à des habitudes qui, seraient-elles innocentes au théâtre, ne servent partout ailleurs qu’à mal faire.
En effet, Messieurs, quand vous raisonnerez de la sorte, nous n’aurons rien à répondre, il faudra se rendre, car de me demander comme vous faites, si je crois la Comédie une chose sainte, si je la crois propre à faire mourir le vieil homme, je dirai que non, mais je vous dirai en même temps, qu’il y a des choses qui ne sont pas saintes, et qui sont pourtant innocentes : je vous demanderai si la Chasse, la Musique, le plaisir de faire des Sabots, et quelques autres plaisirs que vous ne vous refusez pas à vous-mêmes, sont fort propres à faire mourir le vieil homme, s’il faut renoncer à tout ce qui divertit, s’il faut pleurer à toute heure ?
Il fut frappé en Angleterre, une médaille contre Innocent X, qu’on accusoit de trop écouter Dona Olympia, sa belle-sœur ; d’un côté on voyoit le portrait de cette Dame, coëffée à l’ordinaire, ayant la thiare en tête, & les clefs de Saint Pierre à la main, de l’autre, le portrait du Pape, ayant les cheveux frisés, poudrés, tressés comme une femme, tenant d’une main un fuseau, & de l’autre une quenouille, & dans l’exergue, nouvel Hercule. […] L’expérience apprend qu’on ne revient jamais aussi innocent qu’on y est allé, au contraire, cette doctrine a été traitée d’attentat sur l’autorité Royale, de Leze-Majesté, de bisarrerie, de ridicule.