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7. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Un infâme devient irrégulier, et ne peut recevoir ni ordre ni bénéfice ; il ne peut être pourvu d’aucune charge, il n’est reçu ni accusateur, ni témoin, ni juge, que contre un autre infâme comme lui ; il ne peut plaider au barreau, ni être Officier dans les armées ; on ne peut s’allier avec lui sans se déshonorer, etc. […] Le droit canonique n’est pas moins précis que le droit civil, non seulement parce que l’Eglise regarde comme infâmes tous ceux que les lois de l’Etat déclarent tels (Caus. […] Il quitta enfin l’infâme métier de Comédien, et entra au barreau. […] serait-il juste que l’honneur et la vie des hommes fût à la discrétion d’une bouche infâme qui ne s’ouvre qu’au langage de la passion et du vice ? […] En les excommuniant et les déclarant infâmes, on leur ôte la religion et les mœurs, on les livre sans frein, à leurs passions.

8. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

» Il n’y manque qu’une chose, c’est de se suivre soi-même, et de ne pas adorer des Dieux dont on déclare infâmes les Prêtres et le culte. […] Mais, disent les Romains, les Comédiens sont infâmes et méprisables. Donc, disent les Chrétiens, ces Dieux sont infâmes et méprisables. […] Vous avez commencé de sentir la vérité lorsque dans le temps que vous vouliez les honorer par les jeux du théâtre, vous avez déclaré infâmes les Acteurs qui les représentaient. […] Il est indigne d’un honnête homme de reconnaître des Dieux qui se plaisent aux hommages des gens infâmes.

9. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Il leur semble peut-être que le temps est mauvais, parce que presque dans toutes les Villes les Théâtres, ces lieux infâmes, où l'on fait une profession publique de l'impureté, tombent en ruine, d'où vient cela, sinon de la pauvreté, qui ne leur permet pas de réparer ces lieux qu'ils avaient bâtis autrefois avec une profusion honteuse et sacrilège ? […] C'est une chose honteuse à des personnes vertueuses d'adorer des Dieux qui regardent d'un œil favorable le culte déshonnête que leur rendent des infâmes. […] pourquoi présente-t-il tant de vanités et d'infâmes plaisirs, qui ne sont que folie, et qu'illusion ; sinon afin de prendre ceux qui l'avaient abandonné, et pour se réjouir d'avoir trouvé ceux qu'il avait perdus ? […] Que si cela paraît difficile et fâcheux à quel quelques-uns, il vous sera facile de le faire si vous fuyez les Théâtres, et le Cirque; ces Lieux infâmes qui perdent tout le monde, ou plutôt les Villes ou ces Spectacles sont représentés, et particulièrement les personnes qui se laissent emporter à la passion de ces honteux divertissements. […] Celui qui a une passion violente pont les Spectacles du Théâtre, ne sera pas moins transporté pour l'amour infâme.

10. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Nous voyons encore Charlemagne, à l’instar des empereurs romains ses prédécesseurs, rendre une ordonnance, en l’année 789, qui rangeait au nombre des personnes infâmes cette espèce de comédiens histrions auxquels il n’était pas permis de tester, ni de former des accusations en justice. […] Les uns, il est vrai, et ce sont les plus anciens, frappent d’excommunication les cochers de cirque, les bateleurs, les histrions et autres gens infâmes, tandis que les autres conciles plus modernes défendent aux prêtres de jouer la comédie, ainsi que nous l’avons déjà dit ; et ils leur interdisent même d’y assister. […] Les fanatiques, sous le règne de l’inquisition, ne cessèrent de prêcher cette doctrine horrible, et les jésuites qui se sont constitués les héritiers directs et fidèles de toutes les opinions séditieuses, anarchiques et régicides de l’infâme inquisition si abusivement appelée saint-office, ont également adopté, prêché et pratiqué obstinément cette doctrine diabolique du régicide, qui, aujourd’hui même, exerce ses terreurs en Espagne.

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