Il suit de-là que l’on approuve tout ce qu’on souffre sur le Théâtre ; on ne hait donc pas les galanteries qui s’y produisent, on aime des représentations qui inspirent la tendresse, qui apprennent le langage séduisant de l’amour ; cette passion infâme paroît avec honneur sur la scéne, on fait gloire d’en être touché. […] Convient-il à des gens infâmes de représenter les saints Personnages ?
On aurait dû, ce me semble, innocenter les conducteurs de chariots dans le Cirque : on ne leur fit point de grâce ; et dans un concile d’Elvire, qui se tint en 305, il est ordonné qu’ils quitteront cette infâme et dangereuse profession, s’ils ont dessein d’embrasser la foi, et, s’ils retournent à leur premier métier après avoir reçu le baptême, ils seront chassés du sein de l’Eglise. […] Vous les tenez pour des gens infâmes. ».
Augustin foudroie ces jeux dans son Epître 202. et ce que Sénèque dans son Epître 47. rapporte de la modestie de Caton ; lequel s’apercevant que sa présence empêchait le peuple de demander le spectacle de ces infâmes nudités, se retira pour ne point troubler la fête. […] non seulement il était permis à certaines femmes de sacrifier leur honneur ; il se trouvait encore des hommes assez impudents pour faire le métier infâme d’exposer en vente, si j’ose parler ainsi, la pudeur de ces malheureuses.
Leur conduite considérée sous ce double rapport, est un tissu d’excès monstrueux que je réduis à quatre choses : à leur obscénité outrée dans le langage : à leur impiété sans exemple : à leur insolence extrême à l’égard du Clergé : à leur iniquité opiniâtre dans l’infâme choix de leurs premiers rôles toujours scélérats et toujours applaudis.