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57. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

« Ce que je vois, ce que j’entends, me divertit, et rien de plus ; je n’en ressens aucune impression funeste. » Vaine excuse qu’ils traitaient ou de mauvaise foi, ou tout au moins d’illusion. […] Mais les meilleurs pièces, si l’on en excepte Athalie, et Esther, ont-elles jamais donné quelques leçons de vertus, sans laisser en même temps l’impression de quelque vice ? […] Les impressions vives et touchantes dont nous prenons l’habitude, sont-elles bien propres à modérer nos sentiments au besoin ? […] » « Le mal qu’on reproche au Théâtre, n’est pas seulement d’inspirer des passions criminelles ; mais de disposer l’âme à des sentiments trop tendres qu’on satisfait ensuite, aux dépens de la vertu. » « Quand il serait vrai qu’on ne peint au Théâtre que des passions légitimes,37 s’ensuit-il de là que les impressions en sont plus faibles, que les effets en sont moins dangereux ? […] Mais, si l’idée de l’innocence embellit, quelques instants, le sentiment qu’elle accompagne, bientôt les circonstances s’effacent de la mémoire, tandis que l’impression d’une passion si douce reste gravée au fond du cœur. » « On prétend nous guérir de l’amour par la peinture de ses faiblesses.

58. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — IV.  » p. 458

Or en excitant par les Comédies cette passion, on n'imprime pas en même temps l'amour de ce qui la règle: les spectateurs ne reçoivent l'impression que de la passion, et peu ou point de la règle de la passion: l'auteur l'arrête où il veut dans ses personnages par un trait de plume ; mais il ne l'arrête pas de même dans ceux en qui il l'excite.

59. (1675) Traité de la comédie « VIII.  » p. 283

On se trompe fort en croyant que la Comédie ne fait aucune mauvaise impression sur soi parce que nous ne sentons point qu'elle excite en nous aucun mauvais désir.

60. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Les instrumens identifiés, pour ainsi dire, avec l’action, formoient une unité de représentation, capables de faire les plus fortes impressions. […] Il lui faut du tems pour se remettre dans la situation qu’il a perdue, & qui ne lui est pas moins nécessaire pour ressentir les impressions du jeu Théâtral, qu’à l’Acteur lui-même pour la produire.

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