Les premiers Poètes dramatiques modernes prirent le Théâtre de Plaute et de Térence pour modèle ; et, parce que les Courtisanes, et surtout les Esclaves, n’étaient pas dans nos mœurs, et qu’ils s’imaginèrent peut-être que, sans les intrigues d’amour, le Théâtre serait insipide, comme j’ai dit autre part ;4 on chercha un exemple plus général de corruption dans les Latins, et malheureusement on le trouva. […] Si les modernes n’ont pas été les premiers à imaginer des Comédies de caractère ; du moins, après les Grecs, ce sont eux qui, vers le milieu du siècle passé, les ont faites revivre en France : ce qui fit sentir qu’ils avaient enfin connu la nécessité de la critique des mœurs, et qu’ils allaient réparer la faute de leurs prédécesseurs, qui n’en avaient jamais fait usage.
On se fait en mesme temps une conscience fondée sur l’honnesteté de ces sentimens ; & on s’imagine que ce n’est pas blesser la pureté, que d’aimer d’un amour si sage.
Quelques Chrétiens peu instruits, ou présomptueux s’imaginaient, que sans blesser leur conscience ils pouvaient assister aux spectacles du Cirque, du Théâtre, du Stade et de l’Amphithéâtre.
L a qualification d’homme à talent, est une de ces ressources que l’amour-propre a imaginées, pour élever certains arts au-dessus des autres. […] Le Musicien imagine-t-il une piéce ? […] Je n’imagine pas qu’ils osent se dire Officiers du Roi, ni du second, ni du troisiéme ordre.