« C’est un effet du premier péché de n’avoir point de goût pour les biens spirituels, et de n’en avoir qu’une faible idée.
Ce mélange de morale et de bouffonnerie déplut dans la suite aux gens sages ; la Religion ne put souffrir plus longtemps cette idée de dévotion, qu’une pieuse simplicité des temps plus éloignés avait attachée au théâtre, et encore moins cette profanation de nos principaux Mystères, qui en faisaient le plus souvent la matière.
L’idée qu’ils ont de la majesté que doit avoir la Tragédie, est cause que ne faisant pas d’abord reflexion qu’on peut parler majestueusement & naturellement, ils vont chercher un langage que les hommes ne parlent jamais. […] On ne peut attribuer cette sagesse du premier & du plus grand des Poëtes qu’à l’idée qu’il se fit de son Art : il sentit que les descriptions amusantes, badines, voluptueuses, ne pouvoient trouver place dans la Poësie Epique, où tout doit être grand, sérieux & utile.
On frissonne à la seule idée des horreurs dont on pare la scène française. […] Ne suffit-il pas d’ouvrir les yeux pour se détromper de cette idée ?