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103. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

L’horreur de l’Eglise pour les spectacles va si loin, qu’elle ne veut pas qu’on chante des motets et des cantiques sur le théâtre. […]  10.) non seulement suppose l’excommunication des Comédiens, mais avec son éloquence ordinaire il expose l’horreur que devrait inspirer leur participation aux sacrements et à la communion des fidèles. […] Il est vrai que ce livre n’a aucune autorité, et qu’il contient bien des choses répréhensibles ; mais cette décision paraît appuyée par divers passages et divers exemples des Pères, qui ont témoigné la plus grande horreur pour les présents des excommuniés et des pécheurs, et même sur des passages de l’Ecriture, qui disent expressément : « Oblationes impiorum abominabiles, dona iniquorum non probat Altissimus. » Et S. […] Il répond que sans doute elle est due de droit commun, puisque chacun la doit de son industrie, et qu’il ne serait pas juste que les coupables fussent dispensés des charges que portent les innocents ; que cependant il est de la décence que l’Eglise ne les reçoive pas, pour marquer l’horreur qu’elle a du crime : « Ecclesia non debet eas recipere, ne videatur eorum peccato communicare. » Pour entendre ici la distinction de justice et de décence, il faut distinguer deux sortes de biens mal acquis ; les uns injustement, contre la volonté du maître, en les lui volant ; les autres par la donation volontaire, quoique par un mauvais motif.

104. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

Nous ne pourrions nous empêcher de regarder comme un terrible châtiment une mort soudaine arrivée au milieu d’un spectacle, et nous regarderions comme une marque de réprobation de mourir sur un théâtre : ne passons donc pas une partie de notre vie où nous aurions horreur de mourir.

105. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 1 : Livre II, chap. 3] » pp. 104-105

Il me souvient avoir lu en quelques Homélies de Pierre Chrysologue Evêque de Ravenne, qui vivait y a onze ou douze cents ans, qu’ès Calendes ou premier jour de Janvier, les Païens du temps passé représentaient publiquement les dieux qu’ils adoraient, en la plus hideuse forme qu’il leur était possible, de sorte que les Spectateurs mêmes en avaient horreur.

106. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Ce Magistrat manque à une des principales parties de son devoir : c’est beaucoup, mais c’est peu en comparaison de ce que je ne puis dire qu’avec frayeur, qu’avec horreur. […] Ces habiles hommes sçavent bien que les crimes sont odieux d’eux-mesmes, & que les personnes les plus corrompuës ne peuvent pas s’empescher d’en témoigner de l’horreur, à moins que de renoncer à l’honneur, & à la bien-séance, & de ne se mettre plus en peine d’estre en execration à tout ce qu’il y a de raisonnable dans le monde. […] L’horreur que la nature nous a imprimée des serpens & des bestes feroces nous détourne des lieux où nous craignons de les trouver. […] Un homme, qui ne craint point de voir joüer une Piece dangereuse, ne fuit pas le peché avec la mesme horreur. […] On ne craint pas sans doute le peché autant que Dieu le commande, on n’en a pas toute l’horreur qu’il merite, & qu’on auroit d’un serpent, d’un tygre, ou d’un lion, puisqu’on n’apprehendre pas d’entrer dans un lieu où l’on a raison de craindre qu’on ne le trouve.

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