Ainsi à Venise, à Naples, à Rome, les femmes publiques ne peuvent qu’après un certain temps de service se retirer avec pension : trop heureuses qu’on la leur accorde par charité pour le reste de leurs jours ; ou sans métier et sans grâces, elles seraient sans ressource, et mourraient de faim.
Grégoire de Nazianze, et Eusèbe : Il y a des villes où sans jamais se lasser on ne s’occupe, du matin au soir, qu’à repaître ses yeux des spectacles des Comédiens, à entendre et à chanter des vers galants, des chansons licencieuses, qui portent à toute sorte d’impureté : « Quæ multam in animis libidinem pariunt. » Bien des gens sont assez aveugles pour croire ces peuples heureux, parce que négligeant leurs affaires et les travaux nécessaires à la vie, ils passent leur temps dans le plaisir et l’oisiveté : « Per inertiam et voluptatem vitæ tempus traducunt. » Peuvent-ils ignorer que le théâtre est une école publique de libertinage ?
Heureuse ignorance que celle qui ne sait ni les règles du Théâtre, ni les criminelles beautés des pièces qu’on y joue, et qui, se renfermant dans la sphère du Chrétien, se contente d’avoir appris Jésus-Christ crucifié.
Voilà vingt ou trente représentations retardées (il y en a bien vingt-cinq qui sont heureuses, qu’on les supprime), & le fonds du public qu’ils retiennent (la perte est légere) Mais les Comédiens prétendent qu’accoutumés à jouer toute sorte de rôles, ils ont un tact supérieur au meilleur connoisseur.