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212. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Ce Doyen de l’Académie a pourtant en le courage de dire, en parlant de la Judith de l’Abbé Boyer, piece uniquement faite pour des femmes, où on défigure l’Ecriture pour faire de cette héroïne une coquette, une Actrice, après avoir loué les talens & les mœurs du Poëte, de dire en gémissant : N’auroit-il pas dû choisir une route plus convenable que le théatre à son honneur & à son état ? […] Mais plus glorieuse qu’intéressée, cette Héroïne a répondu fierement qu’ayant été appelée par un grand Roi, l’invitation d’un Directeur étoit trop peu pour elle, qu’elle n’iroit en Allemagne que sous les auspices de l’Impératrice-Reine, & qu’à moins d’un ordre de Sa Majesté Impériale, elle n’avoit point de voyage à faire.

213. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

On a cette espèce d’admiration pour les Saints, pour les Héros, pour les grands génies qu’on ne voit pas Mais dans l’état de corruption où nous a plongé le péché originel, cet amour pur, dégagé de la chair & du sang, d’un sexe à l’autre, est bien rare, s’il n’est une chimère, sur tout dans le rafinement & l’excès où cette Dame philosophe le porte. […] Mais vous, êtes-vous une héroïne sans foiblesse ?

214. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

A quoi me servent, dit-il dans cet ouvrage, un Oreste furieux, le héros d’Euripide, un Alcméon parricide, un Œdipe incestueux, un Pâris adultère ? […] Ce ne sont que des fables ou des bouffonneries : « Mendaciis aut risu scutat. » Ces Divinités, ces Héros, ces grands exploits, ne sont que l’ouvrage des passions criminelles : « Divinitates fortia facinora ex vitiosis affectionibus. » Fuyez les lectures des livres licencieux, elles ne sont propres qu’à faire des plaies dans votre cœur, ou à rouvrir les anciennes ; les connaissances que vous y puisez sont pireae que l’ignorance : « Perniciosiores ignorantia cladem inferunt. » On n’exceptera pas les Auteurs dramatiques de ces justes condamnations ?

215. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

si le Seigneur voulait vous révéler, au milieu même de ces Spectacles que vous fréquentez, quelle est maintenant la destinée de ceux qui les inventèrent, de ceux qui en sont les héros, hélas ! […] Comment ne redoutez-vous pas un plaisir, qu’on ne vous fait sentir qu’en remettant sur la Scène des empereurs, des Rois, des Héros qui ne sont plus, c’est-à-dire, des hommes dont la mémoire doit vous avertir de votre dernière fin, et vous dégoûter pour jamais de tout ce qui respire la mollesse et la vanité ?

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