/ 233
26. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Quelqu’un par aventure répliquera, qu’aucuns Philosophes ont affirmé, qu’il n’y a qu’un Dieu seul : aussi y a-t-il des Poètes, qui ont dit le même : et en premier lieu Orphée, lequel (selon l’opinion d’aucuns) fut de Libethraville de Thrace, fils d’Oëager et de Calliope, et nourri au mont Pierus, et tient-on qu’il vesquitj onze siecles devant la guerre de Troie. […] comme, quand nous disons, que les Géants [lesquels firent la guerre à Dieu]Macrobe li. 1. c. 20. […] Car entre les déshonneurs qu’on reprochait aux Athéniens, on leur mettait premièrement devant leurs yeux qu’ils dépendaient beaucoup plus à faire jouer leurs Comédies, et Fables Palliates, qu’és plus grosses et urgentes guerres qu’ils fissent. […] Tite Liue l. 7Depuis que les Romains commencèrent à produire en leurs spectacles telles comédies ou farceries, ils se montrèrent plus négligents et abâtardis, tant au fait de la guerre, qu’ès autres affaires de conséquence, ayant reçu en leur République tels passe-temps, et mignardises des Grecs. […] Ils nous ont laissé par leurs écrits les portraits et images des vaillants Capitaines et Chefs de guerre, pour les contempler et ensuivre : par lesquels nous sommes excités d’avantage à suivre toute sorte de vertu et de louange.

27. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Des son enfance, Bernardin déclara une guerre ouverte à l’impureté. […] Tel ce Roi de Juda qui en montrant ses trésors à ses ennemis se fit déclarer la guerre pour les lui enlever. […] La guerre des passions est bien plus terrible. […] Et on seroit surpris de la foiblesse, de la chûte des femmes, & ce sont elles-mêmes qui se déclarent la guerre, & se crusent le précipice ! […] Dieu envoye sur la terre les guerres, les famines, les maladies, & toute sorte de fleaux.

28. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

je ne puis pas me soutenir moi-même. » Le Cardinal aurait déclaré la guerre à un Prince qui l’aurait ainsi joué. […] Corneille m’attaque en Soldat ou en Capitaine, il verra que je sais me défendre de bonne grâce. » Corneille, qui n’était brave qu’en vers, répond moins en Héros qu’en Poète, et au lieu de tenir les discours qu’il met dans la bouche de Rodrigue et des autres braves de sa pièce, il lui dit modestement : « Je ne doute ni de votre noblesse ni de votre vaillance, mais il n’est pas question de savoir de combien vous êtes plus noble et plus vaillant que moi, pour juger si le Cid vaut mieux que vos pièces ; je ne suis point homme d’éclaircissement, vous êtes en sûreté de ce côté-là, etc. » Le Cardinal triomphait de cette guerre littéraire, dont il était le secret mobile ; il animait les combattants, et se déclarait pour Scudery contre Corneille. […] Il ne se contenta pas de la critiquer publiquement, il souleva les Auteurs contre cet ouvrage, ce qui ne dut pas être fort difficile, et se mit à leur tête. » Ce fut une affaire d’Etat, la guerre qu’il faisait à la maison d’Autriche l’intriguait moins que celle qu’il déclara à Corneille. […] La fermentation des guerres civiles, qui éclata de nouveau quelques années après dans les affaires de la fronde, fermentation qui, comme on l’a souvent remarqué, donna à Corneille cette élévation, ce nerf, cette fierté de style et de sentiments qu’on admire, ne contribua pas peu à lui donner de la vogue. […] Depuis un siècle le royaume avait été agité des guerres civiles du Calvinisme, de la Ligue, etc.

29. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre V. De ceux qui vont danser avec mauvais dessein. » pp. 26-27

Augustin nous l’apprend, lors qu’il dit, « que ce n’est point à la vérité un péché d’aller à la guerre, mais que l’on ne peut y aller sans péché, si on embrasse cette condition pour voler ; que les charges de la République ne rendent point un homme criminel, mais que néanmoins l’administration des affaires publiques est vicieuse, lorsqu’elle est en la main d’un homme, qui n’y cherche que ses intérêts particuliers, et qui ne s’y applique que par esprit d’avarice, et pour s’enrichir. » « Militare non est delictum, sed propter predam militare pecatum est ; nec Rempublicam gerere criminosum est, sed ideo gerere Rempublicam, ut divitias augeas, videtur esse damnabile. »23. q. 1. cap. militare.

/ 233