Vous eussiez mieux fait sans doute de ne point relever ce qu’il a dit, et de laisser tout tomber sur Desmarets, à qui on ne pouvait parler moins fortement, puisqu’il est assez visionnaire pour dire lui-même qu’il a fait les aventures d’un Roman avec l’esprit de la Grâce, et pour s’imaginer qu’il peut traiter les mystères de la Grâce avec une imagination de Roman. […] Il prend pour des grâces divines, les corruptions, les profanations et les violements qu’il fait de la parole divine. […] Je vois bien que vous voulez attraper ce genre d’écrire, mais cet enjouement n’est point du tout votre caractère. » Je ne vous réponds pas ce que tout le monde sait, que les sujets sont bien différents et qu’un enjouement perpétuel serait peut-être un aussi grand défaut dans les Imaginaires, comme il est une grande grâce dans les Provinciales. […] Comment donc avez-vous souffert qu’il ait tant fait de traductions, tant de livres sur les matières de la grâce ?
Chrysostome, si vous êtes marié, elles sont cause que voyant d’autres femmes qui ont meilleure grâce, qui vous semblent mieux faites, mieux parées et plus agréables que la vôtre, vous la méprisez, vous ne la regardez plus de bon œil, et elle, de même, vous dédaigne parce qu’elle a vu d’autres hommes qui lui reviennent mieux que vous.
Au second, les pratiques pour faire cette action en telle façon, que Dieu en reçoive de la gloire, et celui qui la fait un accroissement de grâce, pour mériter les récréations éternelles.
Abbé, ni le Maître des novices, ni les autres Religieux, ni les domestiques, ni ceux mêmes qui la déshabillent et la servent dans sa maladie, s'avisent de soupçonner son sexe, que sa jeunesse, sa délicatesse, son teint, sa beauté, ses grâces, et tout ce que la plume des Poètes et des Romanciers prodigue à peu de frais à leurs héroïnes, devaient au premier coup d'œil faire deviner aux moins attentifs. Autre merveille : elle soutient une année entière toute l'austérité de la Trappe, si supérieure à la faiblesse de son sexe et à la corruption de son cœur, sans avoir ni le dédommagement de la passion, puisqu'elle ne se fit jamais connaître à son amant, encore moins le secours de la religion et de la grâce, puisqu'elle fut toujours, dit-elle, « des désordres du cœur la honteuse victime », Quelle idée ! […] Et l'humaine vertu, qu'est-elle sans la grâce ? […] où est la grâce, etc. […] [NDE] Doctrine qui minimise la grâce en insistant sur le libre arbître.