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29. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Je parle de la religion, qui pour peu qu’on ait de zèle pour la gloire du vrai Dieu, ne peut qu’être ébranlée, affligée, scandalisée, de voir revivre et parer de toutes ses grâces, des monstres et des absurdités qu’elle s’est fait une gloire de noyer dans le sang d’un million de Martyrs. […] On lui immole les cœurs, on chante ses exploits, on célèbre ses fêtes, on fait gloire de ses faveurs. […] Parmi cette multitude d’élèves et d’adorateurs, combien va-t-on voir éclore de maîtres et de maîtresses, formés de leurs mains, qui vont répandre et perpétuer leur gloire ! […] Eloignez-vous de ces infâmes prostituées, qui ne sont que trop au dedans ce qu’elles font gloire de paraître au dehors, ne sentent et n’inspirent que trop ce qu’elles représentent. […] Ses crimes sont montés jusqu’au ciel ; qu’elle soit aussi profondément confondue qu’elle s’est impérieusement élevée ; que ses tourments répondent à ses délices, sa misère à son opulence, ses larmes à sa joie profane, son désespoir à sa présomption : « Quantum in deliciis fuit, tantum date illi tormenta. » Tous les peuples, saisis d’étonnement, s’écrieront : Malheur, malheur à vous, infâme prostituée, si fière de vos attraits, de vos talents, de vos parures, de votre gloire, de votre volupté ; dans un moment vous ne serez plus.

30. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

on n’y jure que par lui, on y prêche tous les jours ses sermons, on les écoute avec une attention toujours nouvelle, on les sçait par cœur, tous les Poëtes mettent leur gloire à l’imiter, c’est leur Apollon, ses farces sont des oracles. […] 3.° Il ne seroit point du tout étonné de la gloire que la scène a acquise ; il la lui croyoit bien dûe. […] Moliere jouissoit même de toute la gloire dramatique. […] Il a moins gagné du côté de la gloire que du côté de la dépravation. […] Elle couvre de gloire le panégyriste.

31. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

C’est Jésus-Christ qui le dit dans l’Evangile, et le Prophète Roi remarque que la gloire de la Fille du Roi est au-dedans d’elle-même. Or ce Royaume de Dieu et cette gloire consistent dans la pureté du cœur, dans l’humilité et dans la modestie, dans l’aversion du monde corrompu, et dans l’amour de la Croix. Avouez donc que ce Royaume est détruit, et que cette gloire est éclipsée dans les personnes, qui fréquentent le bal, où il ne se trouve qu’ambition, qu’orgueil, qu’impureté, médisance, vaine gloire, et amour de recherche de soi-même. […] Votre sexe semble avoir eu plus de part à la Croix de Jésus-Christ, qu’a sa gloire ; car on a vu trois Marie sur le Calvaire, et on n’en a pas vu une seule sur le Thabor avec les Apôtres. […] Jésus-Christ même n’est monté dans la gloire, que par l’échelle de sa Croix, comme dit S.

32. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Observons ici, que les Poètes à qui nous devons la Parodie, ou la Satire, car c’est la même chose, ont eu la gloire de faire mourir de désespoir quelques-uns de ceux aux dépens desquels s’égayait leur plume mordante : honneur insigne, qui prouve la beauté du genre dont je parle. […] Quelle gloire peuvent se flatter d’acquérir ses Poètes ? […] Quelle gloire acquérerait le Peintre qui ne ferait que suivre l’èxquisse qu’on lui fournirait, ou qui ne serait capable que d’ajouter de nouvelles couleurs à un tableau ?

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