Leurs mœurs se découvrent jusques dans leurs moindres actions ainsi que dans leurs gestes.
Pourront-ils le dire, lorsque tout dans ces assemblées contribue à faire naître de mauvais désirs en nous ; des tons de voix languissants et voluptueux, des chants lascifs, l’art de peindre le visage, d’animer les yeux et la figure par des couleurs étrangères, une parure fastueuse et immodeste, les gestes, les postures, tout l’extérieur de la personne et mille autres moyens propres à attirer et à séduire les assistants ? […] Vous qui voyez une courtisane, revêtue d’habillements magnifiques, se montrer la tête découverte avec effronterie, avec un air et des gestes languissants et voluptueux, faisant entendre des chants lascifs, débitant des vers lubriques, prononçant des paroles obscènes, se permettant des indécences que vous regardez d’un œil attentif, et qui font sur vous une trop forte impression, vous osez dire que vous n’éprouvez aucune faiblesse ? […] Le spectacle agit encore sur vous-même après qu’il est fini : l’image de la courtisane, ses paroles, ses regards, ses gestes, ses postures, sa démarche, ses grâces affectées, toute sa personne en un mot reste gravée dans votre imagination, et vous ne vous retirez qu’avec mille blessures mortelles.
, il n’y a rien de Dieu, et dans un temps où tous ses sens sont occupés à se repaître du vain plaisir qui se présente à eux, et où ses pensées sont appliquées aux gestes, aux paroles, et aux mouvements des Acteurs ? […] » Mais supposé qu’il n’y ait rien dans les comédies qui puisse blesser l’innocence des jeunes gens, ni exciter en eux des passions dangereuses : supposé que de trente pièces de théâtre il y en ait une qui ne blesse point ouvertement la pureté, et l’innocence : supposé qu’il n’y ait rien dans les ajustements, dans la nudité, et dans les gestes des Comédiennes, qui blesse la modestie, et qui ne réponde à la pureté et à la piété des vierges qu’elles représentent : supposé que les personnes qui y assistent ne puissent inspirer aux jeunes gens l’esprit du monde et de la vanité qui éclate dans leur manière de s’habiller, dans tous leurs gestes, et dans toutes leurs actions : supposé que tout ce qui se passe dans ces représentations malheureuses ne porte point au mal ; que les paroles, les habits, le marcher, la voix, les chants, les regards, les mouvements du corps, le son des instruments, les sujets mêmes et les intrigues des comédies, enfin que tout n’y soit point plein de poison, et n’y respire point l’impureté : Vous ne devez pourtant pas laisser d’empêcher vos enfants, de s’y trouver ; Hom.
Cette idée dans une Danseuse de théatre a besoin d’explication, c’est à-dire, qu’elle étoit plus posée, plus sérieuse, moins composée que les autres ; car pour les nudités, le fard, les regards tascifs, la voix licentieuse, les airs voluptueux, les gestes impudiques, la peinture la plus vive des passions, elle n’imaginoit pas que tout cela fût contraire à la décence. […] Tout Opéra est dans ce goût, puisque la musique est adaptée aux paroles, ainsi que les gestes & les mouvemens des acteurs. […] Ils avoient leurs instrumens de musique, leurs chansons galantes, leurs danses lascives, leurs pantomimes licencieuses, leurs gestes obscenes, leurs parures indécentes, Qu’a-t-on de plus du Japon, en Suede ? […] Tous les hommes sont imitateurs, jusqu’aux enfans, qui quelquefois se copient, y font des gestes plus naturels & plus expressifs que les meilleurs Pantomimes. […] Tout ce monde étoit partagé en differentes bandes ; chaque bande avoit à sa tête deux habiles Danseurs & Chanteurs qui donnoient le branle ; toute l’atrention & l’habileté consistoient à les imiter ; & la beauté du spectacle si bien d’accord, que tous rendissent en même temps les mêmes figures, les mêmes gestes, les mêmes chants, les mêmes paroles, comme si ce n’étoti qu’une même personne.