On y vit combatre des Vaisseaux Tyriens & Egyptiens, & bien qu’ils ne fussent que de deux, trois & quatre rangs d’avirons, ils portoient un grand nombre de combatans, qui n’oublierent rien de ce que l’adresse & la valeur peuvent demander en de pareilles rencontres à des gens aguerris, & combatans en la presence de leur Maistre. […] Le grand nombre de gens de qualité & de ses amis qui le suivoient, sont marquez dans l’Histoire : On y fait mention de leurs Chariots, de leur propreté, de leur galanterie, des excez d’yvrognerie & de cruauté où l’Empereur s’emporta dans la chaleur de la débauche. […] Toutefois il ne s’en falut gueres que cette galanterie, quoy-que bien concertée, & composée de gens de choix, n’échouast auparavant que les deux Flotes se fussent mises en aucun peril.
Nous, conformément aux ordres de Sa Majesté, avons fait et faisons très expresses défenses à tous vagabonds et gens sans condition, même à tous Soldats, de se trouver aux environs du lieu où l’Académie de Musique est établie, les jours des représentations qui y seront données au Public, à peine de prison ; et à tous Pages et Laquais, d’y faire ni exciter aucun bruit ni désordre, à peine de punition exemplaire, et de deux cents livres au profit de l’Hôpital Général, dont les Maîtres demeureront responsables, et civilement tenus des violences et désordres qui auront été faits par lesdits Pages et Laquais. […] ce qui Nous a été représenté par le Procureur du Roi, que certains personnages sans emploi, portants l’épée, qui ont en diverses occasions excité des désordres considérables en cette Ville ayant depuis peu de jours, avec la dernière témérité et un grand scandale, entrepris de forcer les portes de l’Hôtel de Bourgogne, se seraient attroupés pour l’exécution de ce dessein avec plusieurs vagabonds ; lesquels assemblés en très grand nombre, étant armés de mousquetons, pistolets et épées, seraient à force ouverte entrés dans ledit Hôtel de Bourgogne pendant la représentation de la Comédie qu’ils auraient fait cesser ; et ils y auraient commis de telles violences contre toutes sortes de personnes, que chacun aurait cherché par divers moyens de se sauver de ce lieu, où lesdits personnages se disposaient de mettre le feu, et dans lequel, avec une brutalité sans exemple, ils maltraitaient indifféremment toutes sortes de gens. […] Nous, conformément aux ordres exprès de Sa Majesté ; avons fait et faisons très expresses défenses à tous vagabonds et gens sans condition, même à tous Soldats, de se trouver aux environs du lieu où l’Académie de Musique est établie, les jours des représentations qui y seront données au Public, à peine de prison ; et à eux et à tous Pages et Laquais d’y faire ni exciter aucun bruit ni désordre ; et généralement à tous gens de livrée, sous quelque prétexte que ce soit, de se présenter à la porte de l’Académie pour y entrer, même en payant, à peine de punition exemplaire. […] majesté étant informée que les défenses qu’elle a ci-devant faites à toutes personnes d’entrer aux Comédies, tant Françaises qu’Italiennes, sans payer, ne sont pas exactement observées ; et même que beaucoup de gens y étant entrés, interrompent par leur bruit le divertissement public : Sa Majesté a de nouveau fait très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, même aux Officiers de Sa Maison, ses Gardes, Gendarmes, Chevaux-Legers, Mousquetaires, et tous autres, d’entrer auxdites Comédies sans payer ; comme aussi à tous ceux qui y seront entrés, d’y faire aucun désordre, ni interrompre les Comédiens en quelque sorte et manière que ce soit. […] majesté étant informée que les défenses qu’Elle a ci-devant faites à toutes personnes d’entrer aux Comédies, tant Françaises qu’Italiennes, sans payer, ne sont pas exactement observées, et même que beaucoup de gens y étant entrés, interrompent par leur bruit le divertissement du Public : SA MAJESTÉ a de nouveau fait très expresses inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soient, même aux Officiers de sa Maison, Gendarmes, Chevaux-Legers, Mousquetaires et autres, d’entrer auxdites Comédies sans payer : comme aussi à tous ceux qui y seront entrés, d’y faire aucun désordre, ni interrompre les Comédiens en quelque sorte et manière que ce soit : Enjoint au Lieutenant Général de Police de sa bonne Ville de Paris, de tenir la main à l’exécution de la présente Ordonnance.
Peu de gens, dit-il, sont capables de se garantir du poison des fictions galantes ; on doit donc bannir les Comédiens, comme des empoisonneurs publics. […] Elles portent ordinairement à toutes sortes d’impuretés ; l’habitude de les voir entraîne à la licence, les yeux et les oreilles des gens sages les ont toujours redoutées : « Comœdiarum argumenta adulteria et stupra commendant, spectandi consuetudo imitandi licentiam facit, aures oculosque gravissimorum virorum formidant. » La réflexion et les bonnes mœurs les ont fait bannir de l’Italie : « Ex Italia explosæ severitate morum et religionis sanctitate. » Leur retour depuis ce temps-là et leur vogue sont-ils l’éloge de la pureté des mœurs Italiennes ? […] Mais en poliçant le commerce, on n’a point corrigé les hommes, et moins encore les gens de théâtre. […] Conservez votre réputation au milieu des gens sans honneur, soyez chaste parmi des femmes prostituées, qui vous sont soumises : « Cui subjacent prostituta. » Vous serez d’autant plus louable que votre vertu aura résisté à la séduction de la volupté. […] Peu de gens se conduisent par la raison, et agissent par de bonnes vues ; on regarde la volupté comme le souverain bonheur.
Cette conjecture pourroit avoir été hazardée légerement par une suite de la haine que l’irreligion inspire contre les Gens d’Eglise, & sur-tout contre les Moines. […] Les gens du bel air, les femmes à la mode, les Grands, les Militaires ? […] La morale de nos productions amusantes sera toujours vaine, parce qu’elle n’est que l’art de faire sa cour au plus fort, c’est-à-dire, aux gens dont le cœur est gâté ». […] Il n’y avoit que quelques Ecclésiastiques qui entendissent le Latin ; & les gens habiles sçavoient seulement par tradition qu’il y avoit eu des Anciens. […] On voit dans ces mêmes Capitulaires, que les gens vertueux évitoient de voir & d’entendre ces Farceurs, Bateleurs, &c.