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76. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Chacun a son genre qu’il ne faut point changer. […] Voltaire est le seul qui ait traité plusieurs genres avec succès, quoique fort inégal. […] On ne réussit pas même dans tous les genres de drames. […] Les Napolitains ont beaucoup de passion pour ce genre de comédie. […] Il s’en faut bien que le genre tragique, quoique plus sublime, soit aussi goûté.

77. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Loin de vouloir qu’on les perfectionne, je ressens une véritable joie de ce qu’ils sont chez nous imparfaits en leur genre. […] La foi est une superstition, l’humilité une bassesse, la stérile chasteté l’anéantissement du genre humain. […] Il est de l’humanité de ne pas anéantir le genre humain. […] Un adorateur de Voltaire auroit bien dû excepter la divinité que rien n’égale en aucun genre ; mais sa balance n’est pas toujours juste. […] Il n’y a rien en ce genre avant lui ni après lui.

78. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

De quelque part que l’argent vienne à la caisse de M. d’Alembert, je répons qu’il sera bien venu, & le secretaire de l’Académie n’exigera pas plus de lettres de noblesse qu’il n’en exige de la plupart des académiciens, dont les ouvrages encore dans le porte-feuille, n’ont été ni avoués ni désavoués du public ; les louis d’or sont bien nobles, ils portent l’image du Roi ; ils sont bien savants, & font une foule de savants en tout genre. […] C’est quelque amateur du théatre, aucun autre genre de savant ou de littérateur, ne s’est occupé de lui ; c’est quelque homme sans réligion, aucun bon chrétien n’a pu vouloir immortaliser l’ennemi du christianisme ; c’est Voltaire lui même qui a fourni le dessein, une bonne partie de l’argent, & fait agir ses amis, & les actrices pour faire élever ce monument de la folie du théatre ; il est bien placé dans la salle, c’est le rendez-vous de la frivolité, du libertinage, de l’irréligion ; voilà le trône de Voltaire, & la demeure de ses amis. […] On n’a qu’à voir les choses de près, sans les lunettes de l’ivresse & de la passion ; Voltaire & les Voltairistes ne sont que des hommes très-mediocres, couverts du vernis, de l’élégance petillante de quelque étincelle d’esprit, pétris d’un orgueil & d’une presomption inépuisables, pleins d’une aveugle estime d’eux-mêmes, & d’un souverain mépris pour le genre humain. […] Le Lieutenant de la police de Rouen & de Paris, qui connoît le genre de gloire qui s’y distribue, & à quel genre de combattans, doit rire en apprenant à quelle maison le grand Voltaire doit sa gloire ; il n’a paru aucun grand Prêtre à la cérémonie, à qui donc Voltaire écrit-il sous ce nom ; il doit être bien engourdi puisqu’il faut le secouer, & lui faire enfanter quelques vers, qui sans doute ne sont pas mauvais, puisqu’il n’est pas juste de marquer sa reconnoissance en mauvais vers ; la secousse doit avoir été légere, ou sa léthargie bien profonde ; car ses vers sont bien mauvais. […] Ce Roi de l’opinion, dont l’éloquence a persuadé le genre humain.

79. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Ce siecle qui s’agite pour le plaisir comme on s’agite à une bonne table pour réveiller l’appétit, a produit un nouveau genre, le comique larmoyant, qui semble tenir aux mœurs de plus près. […] Ce n’est pas même son genre. […] Le fameux Baron, qui en son genre valoit Moliere, ne vouloit pas recevoir les ordonnances de la pension que le Roi lui donnoit, parce qu’elles portoient, payez à Baron ; il vouloit que l’on mît, payez à Monsieur Baron. Il disoit assez naïvement : La nature a prodigué d’excellens hommes dans tous les genres ; il n’y a eu sur la terre que deux grands hommes, Roscius & moi. […] Que restera-t-il donc à Moliere, qui dans son genre vaut bien Corneille ?

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