Chacun a son genre qu’il ne faut point changer. […] Voltaire est le seul qui ait traité plusieurs genres avec succès, quoique fort inégal. […] On ne réussit pas même dans tous les genres de drames. […] Les Napolitains ont beaucoup de passion pour ce genre de comédie. […] Il s’en faut bien que le genre tragique, quoique plus sublime, soit aussi goûté.
Loin de vouloir qu’on les perfectionne, je ressens une véritable joie de ce qu’ils sont chez nous imparfaits en leur genre. […] La foi est une superstition, l’humilité une bassesse, la stérile chasteté l’anéantissement du genre humain. […] Il est de l’humanité de ne pas anéantir le genre humain. […] Un adorateur de Voltaire auroit bien dû excepter la divinité que rien n’égale en aucun genre ; mais sa balance n’est pas toujours juste. […] Il n’y a rien en ce genre avant lui ni après lui.
De quelque part que l’argent vienne à la caisse de M. d’Alembert, je répons qu’il sera bien venu, & le secretaire de l’Académie n’exigera pas plus de lettres de noblesse qu’il n’en exige de la plupart des académiciens, dont les ouvrages encore dans le porte-feuille, n’ont été ni avoués ni désavoués du public ; les louis d’or sont bien nobles, ils portent l’image du Roi ; ils sont bien savants, & font une foule de savants en tout genre. […] C’est quelque amateur du théatre, aucun autre genre de savant ou de littérateur, ne s’est occupé de lui ; c’est quelque homme sans réligion, aucun bon chrétien n’a pu vouloir immortaliser l’ennemi du christianisme ; c’est Voltaire lui même qui a fourni le dessein, une bonne partie de l’argent, & fait agir ses amis, & les actrices pour faire élever ce monument de la folie du théatre ; il est bien placé dans la salle, c’est le rendez-vous de la frivolité, du libertinage, de l’irréligion ; voilà le trône de Voltaire, & la demeure de ses amis. […] On n’a qu’à voir les choses de près, sans les lunettes de l’ivresse & de la passion ; Voltaire & les Voltairistes ne sont que des hommes très-mediocres, couverts du vernis, de l’élégance petillante de quelque étincelle d’esprit, pétris d’un orgueil & d’une presomption inépuisables, pleins d’une aveugle estime d’eux-mêmes, & d’un souverain mépris pour le genre humain. […] Le Lieutenant de la police de Rouen & de Paris, qui connoît le genre de gloire qui s’y distribue, & à quel genre de combattans, doit rire en apprenant à quelle maison le grand Voltaire doit sa gloire ; il n’a paru aucun grand Prêtre à la cérémonie, à qui donc Voltaire écrit-il sous ce nom ; il doit être bien engourdi puisqu’il faut le secouer, & lui faire enfanter quelques vers, qui sans doute ne sont pas mauvais, puisqu’il n’est pas juste de marquer sa reconnoissance en mauvais vers ; la secousse doit avoir été légere, ou sa léthargie bien profonde ; car ses vers sont bien mauvais. […] Ce Roi de l’opinion, dont l’éloquence a persuadé le genre humain.
Ce siecle qui s’agite pour le plaisir comme on s’agite à une bonne table pour réveiller l’appétit, a produit un nouveau genre, le comique larmoyant, qui semble tenir aux mœurs de plus près. […] Ce n’est pas même son genre. […] Le fameux Baron, qui en son genre valoit Moliere, ne vouloit pas recevoir les ordonnances de la pension que le Roi lui donnoit, parce qu’elles portoient, payez à Baron ; il vouloit que l’on mît, payez à Monsieur Baron. Il disoit assez naïvement : La nature a prodigué d’excellens hommes dans tous les genres ; il n’y a eu sur la terre que deux grands hommes, Roscius & moi. […] Que restera-t-il donc à Moliere, qui dans son genre vaut bien Corneille ?