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191. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

On y chante des airs qui ne tendent pour l’ordinaire qu’à allumer un feu qui ne brûle déja que trop, & que la foi nous oblige d’éteindre ; les jeunes gens de l’un & de l’autre sexe s’y assemblent & s’y placent confusément ; les filles & les femmes y vont pour voir & pour estre vûës ; les Chantres n’y sont pas des mieux réglez dans leurs mœurs, ni les Chanteuses des plus modestes dans leurs habits ; on y passe un temps considerable qu’on pourroit emploïer plus utilement ; enfin on n’y cherche que le plaisir pour le plaisir & que le divertissement pour le divertissement. […] Thomas dit que c’est une chose mauvaise de foi, c « qu’une femme s’habille en homme, ou qu’un homme s’habille en femme » : De se vitiosum est quòd mulier utatur veste virili, aut è converso ; principalement parce que cela peut donner lieu à l’impureté, & que cela est défendu par la Loi en termes exprés, à cause que les Païens se servoient de ce changement d’habits pour la superstition de leur idolatrie ».

192. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Qu’aura-t-on à me répondre lorsque l’on aura remarqué dans l’Evangile, que Jesus Christ lui-même a permis que la rage, le désespoir, l’incrédulité d’un des compagnons de son supplice fut en opposition avec la ferveur, la résignation, la foi, et l’humilité du bon Laron ? […] Je puis répondre de la ferveur de ma foi, de mon attachement à la Religion auquel ma profession ne portera jamais d’atteinte.

193. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais courbés déjà, pour la plupart, sous le poids de l’âge et des travaux de l’apostolat, ces généreux martyrs de la foi de nos pères ne sauraient promettre longtemps des secours et des succès à l’église alarmée. […] Car, qui pouvait ne pas accabler d’un souverain mépris, des hommes qui, dans l’oubli de toute justice et de toute pudeur, avaient eu le front d’attaquer Socrate en plein théâtre, de le couvrir de ridicule et d’opprobre dans la trop fameuse et trop funeste comédie des Nuées, de démentir impudemment jusqu’à la foi de l’oracle qui l’avait déclaré le plus sage des Grecs, enfin de le livrer, pour ainsi dire, aux mains de ses aveugles bourreaux, dont l’assassinat judiciaire dut à jamais flétrir le théâtre, et avertir la postérité du danger réel de son influence : tant la vérité de ces maximes est incontestable. […] « Prêtres, écoutez-moi, Soyez intéressés, soyez cruels, sans foi, Soyez ambitieux ; soyez rois sur la terre ; Prêtres d’un Dieu de paix, ne prêchez que la guerre ; Armez et divisez pour vos opinions, Les pères, les enfants, les rois, les nations : » Voilà ce qu’ils ont fait … … » Où donc en est la preuve, de ces horribles imputations. […] C’est ainsi que sur la foi d’un modèle imaginaire, sur un air modeste et touchant, sur une douceur contrefaite, le jeune insensé court se perdre en pensant devenir un sage. » Sans adopter dans leur entier des principes aussi rigides, et qui tiennent peut-être un peu du paradoxe et de l’hyperbole, j’oserai dire que si la société, malgré sa corruption, peut encore offrir à nos poètes dramatiques plus d’un modèle de vertu, propre à figurer avantageusement sur la scène, le théâtre n’en sera pas moins dangereux pour la jeunesse, à raison des couleurs favorables sur lesquelles on affecte de lui présenter le tableau de l’amour. […] Ne nous abusons pas par de vaines idées de perfection : trop d’austérité dans les principes peut avoir son danger ; l’histoire elle-même en fait foi.

194. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Les paroles que j’ai déjà citées suffisent pour vous en convaincre. « De parricidis et incestis horror antiquus expressa ad imaginem veritatis actione replicatur, ne saeculis transeuntibus exolescat quod aliquando commissum est » : où je vous prie de remarquer ces mots de « antiquus ad imaginem veritatis, et de aliquando », qui marquent qu’on ne faisait que représenter vivement à la vérité des parricides et des incestes anciens, et qui avaient été commis autrefois ; et toutes les Tragédies ou Comédies que nous avons des anciens en font foi et ne nous permettent pas d’en douter. […] L’harmonie de l’âme consiste sans doute dans l’accord et la subordination qui se trouve entre ses facultés, dans la soumission de la partie inférieure à la supérieure, et de la supérieure à la Foi et à Dieu. […] Pour peu qu’on ait d’expérience du monde, on ne sait que trop que je n’avance rien de faux ; mais si vous avez de la peine à m’en croire, peut-être ajouterez-vous plus de foi aux Vers d’un Poète du siècle, illustre par ses Satyres. […] Voici une histoire qui vous en convaincra : je la sais de la personne même à qui elle est arrivée, c’est d’un Prêtre, et par conséquent digne de foi, qui a demeuré autrefois dans la Communauté de Saint Sulpice. […]  » Qu’en un mot on abandonne la Foi de Jésus- Christ par cette seule démarche.

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