/ 293
5. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Toute pétrie qu’elle est de chimères, la comédie aurait-elle osé se flatter de cet honneur ? […] « C’est un moyen, dit-il, de dire la vérité aux Grands, à qui tout la déguise, et que tout s’empresse de flatter : on peut, sous des noms empruntés, y tourner leurs défauts en ridicule, et les en corriger. » L’expérience dément en tout ce raisonnement. […] Il les flatte au contraire et les corrompt. […] qu’a pu dire de plus fort le paganisme pour flatter des Princes qu’il mettait au rang des Dieux ? […] L’enthousiasme est si prodigieux, que Néron mourant est encore occupé du théâtre ; il songe moins qu’il est Empereur qu’il n’est flatté d’être excellent Comédien : « Ah !

6. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — VIII. Les intrigues sont la vraie fin de la comédie. » pp. 15-17

On flatte une passion qu’on ne peut mettre sous le joug, que par des combats qui font gémir les fidéles mêmes au milieu des remédes. […] Ce qu’on appelle les belles passions, sont la honte de la nature raisonnable, l’empire d’une fragile & fausse beauté ; & cette tyrannie qu’on y étale sous les plus belles couleurs, flatte la vanité d’un sexe, dégrade la dignité de l’autre, & asservit l’un & l’autre au régne des sens.

7. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VI. Ce que c’est que les mariages du théâtre.  » pp. 25-27

Ces doux et invincibles penchants de l’inclination, ainsi qu’on les représente, c’est ce qu’on veut faire sentir et ce qu’on veut rendre aimable ; c’est-à-dire, qu’on veut rendre aimable une servitude qui est l’effet du péché, qui porte au péché ; et on flatte une passion qu’on ne peut mettre sous le joug que par des combats, qui font gémir les fidèles, même au milieu des remèdes. […] Ce qu’on y veut, c’en est le mal : ce qu’on y appelle les belles passions, sontf la honte de la nature raisonnable : l’empire d’une fragile et fausse beauté et cette tyrannie qu’on y étale sous les plus belles couleurs flatte la vanité d’un sexe, dégrade la dignité de l’autre, et asservit l’un et l’autre au règne des sens.

8. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

Les femmes, flattées des adorations qu’on rend à leur sexe sur le théâtre, s’habituent à être traitées en nymphes et en déesses. […] La gloire d’avoir une cour, qu’elles se flattent de ne devoir qu’à leurs charmes, est le sujet dont elles s’amusent le plus.

/ 293