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89. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

L’impudence depouille l’arbre de tous ces ornemens, n’annonce que la stérilité ; qu’on le coupe, & qu’on le jette au feu. […] Elle est comme la fumée, qui découvre le feu ; fumée brillante d’un feu impur : Fumus speciosus ignis impudici. […] Elles découvrent leur sein pour le présenter au couteau qui va les percer, elles allument dans leurs cœurs & dans le cœur des autres le feu qui va les consumer, & qui ne doit jamais s’éteindre. […] Elles travaillent avec hardiesse & avec feu ; & quand on les met aux prises avec l’ennemi ; elles combattent avec une sainte fureur.

90. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Elles sont versées dans l’art de plaire, & c’est à la Comédie ou bien à l’Opera qu’elles mettent toute leur science en exercice ; tout est étudié dans leurs gestes, dans leur attitude, elles paroissent dans une immodestie qui choque les libertins même : si leur rencontre n’est pas une espéce de scandale qu’on doive éviter, il faut jetter au feu les Ouvrages des SS. […] Ces différens objets font un groupe qu’on ne sçauroit assez admirer ; les plus beaux Théâtres du monde n’ont rien de comparable au Spectacle de la nature ; l’Or dont la main des hommes les a décorés, s’éclipse devant les feux célestes, il ne brille plus que de leur clarté refléchie. […] Tandis que l’ambition allume par-tout le feu de la guerre, qu’elle forme les Conquérans, établit les Empires sur les ruines de la liberté ; le Chef de la Nation sainte attiré des bords de l’Euphrate aux rives du Jourdain, en parcourt les Déserts montueux, logeant sous des tentes : Dieu lui découvre sa nombreuse postérité dans la sombre succession des tems à venir ; au fond de ce divin miroir, Abraham apperçoit le Libérateur promis, ses enfans passent en Egypte, pour s’y former en corps de Nation ; la plus dure servitude n’empêche pas leur population miraculeuse.

91. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Il les condamne, veut qu’on les brûle, & dit que c’est par ce feu qu’on peut éviter le feu de l’enfer : Vitent ignibus ignes, portent codices incendendos, propter quos ipsi fuerant incendendi in æternum. […] De part & d’autre on étoit d’accord dans le fonds du dogme ; la fureur insensée de quelque Empereur, alluma seule ce grand feu qu’une aveugle prévention souffle encore.

92. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Dans le feu de l’enthousiasme, il ne voit que le grand, il n’aime qu’à créer. […] Il n’y a point d’Ecrivain qui, en traitant des matieres neuves, n’ait senti plus de feu & plus de facilité que dans des sujets pris avant eux.

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