il auroit embrasé la scène de ses feux. […] Allumer le feu pour l’éteindre, faire boire le poison pour le tirer du sein qui l’a reçu, faire aimer pour faire haïr l’amour ! […] C’est comme le feu des volcans renfermé dans le sein des montagnes, que le moindre accident allume tout d’un coup avec le plus horrible fracas, & ravage au loin la campagne. […] un grand feu, & on n’y sera pas brûlé ? […] On vient par degrés aux derniers crimes ; l’objet plaît d’abord, la tentation suit de près, le feu de la passion s’allume, on pense au crime, on le désire, on le commet : Primò placent in commissis alienæ fœditates, sentiuntur stimuli, scintilla suscitatur, ignis accenditur, scelus cogitatur, appetitur, committitur.
Et comment les loix civiles pourroient elles autoriser le Théatre qui jette le trouble par tout, souffle le feu de l’impureté dans les jeunes gens, & le réveille dans les vieillards ?
Les ennemis se camperont au tout, & après divers efforts bien reglez & concertez, entreront dans la Ville & y metront un Feu artificiel.
Le siècle précédent en vit naître une des plus vives entre les personnes les plus spirituelles & les plus sçavantes : avec quel feu & quelle chaleur ! […] En trouveroit-il de plus propre à éteindre le feu des passions, ou à laver les taches & les vices du cœur humain ? […] Allumer le feu pour l’éteindre ! […] S’il verse des larmes, c’est plus pour rallumer ses feux, que pour les éteindre. […] Poëte par goût plus que par étude, ce fut un feu de jeunesse, non la malignité de la fortune qui le fit Comédien.