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49. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Quelle différence n’y a-t-il point d’une action et d’une parole qui peuvent par hasard exciter les passions, ou bien qui les excitent en effet ? […] Mais pour les premières, pour ces actions et ces paroles qui peuvent par hasard exciter les passions, il n’y aurait rien de plus outré et de plus injuste que de les condamner. […] On ne peut faire un pas, lire un Livre, entrer dans une Eglise, enfin vivre dans le monde, sans rencontrer mille choses capables d’exciter les passions. Faut-il que parce qu’une femme est belle, elle n’aille jamais à l’Eglise, de peur d’y exciter la passion d’un Libertin ? […] Telles sont les paroles de passions dont on se sert dans la Comédie : leur nature n’étant pas de les exciter, malheur à celui qui s’en sert pour un si mauvais usage.

50. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — III.  » p. 457

Il est inutile de dire pour justifier les Comédies et les Romans, qu'on n'y représente que des passions légitimes ; car encore que le mariage fasse un bon usage de la concupiscence, elle est néanmoins en soi toujours mauvaise et déréglée ; et il n'est pas permis de l'exciter en soi ni dans les autres.

51. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — II.  »

Comme la passion de l'amour est la plus forte impression que le péché ait faite dans nos âmes, ainsi qu'il paraît assez par les désordres horribles qu'elle produit dans le monde; il n'y a rien de plus dangereux que de l'exciter, de la nourrir, et de détruire ce qui la retient.

52. (1675) Traité de la comédie « III.  » p. 277

Comme la passion de l'amour est la plus forte impression que le péché ait faite sur nos âmes, ce qui paraît assez par les désordres horribles qu'elle produit dans le monde, il n'y a rien de plus dangereux que de l'exciter, de la nourrir, et de détruire ce qui la tient en bride et qui en arrête le cours.

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