Le pape Saint-Damase en parle ainsi : « Les saints pères jugent avec rigueur ceux qui violent volontairement les canons, et le saint esprit qui les a inspirés et dictés, condamne ces violateurs.
Le temps n’est plus où le caprice et l’oisiveté pouvaient enfanter des volumes sans objet ; les travaux de l’esprit sont actuellement vus sous un aspect plus élevé ; l’art de l’historien ne consiste plus à tourner adroitement des épigrammes ; on n’irait pas loin en estime littéraire par une élégie sur les rigueurs de la marquise ou une épitre légère sur les séductions du chevalier ; nous voulons dans les romans autre chose que les mœurs de l’antichambre ou du boudoir, et certes, ce serait à nos yeux un étrange philosophe que celui qui n’étudierait la nature morale de l’homme que pour en faire saillir toutes les imperfections, ou qui s’attacherait à éteindre toute exaltation de l’âme par un froid et amer dénigrement.
La matinée la mere de famille la passe au lit, à peine est-il jour à midi, les enfans, les domestiques, les affaires, tout est négligé : la comédie dérange les horloges comme les esprits & les cœurs. […] Son origine est divine : elle fut inventée par la déesse Rhéa : son exercice est divin, elle fut employée par les Corybantes pour sauver Jupiter : son esprit est militaire, la danse Pyrrique, chef-d’œuvre de Pyrrhus, immortalise ce prince plus que toutes ses conquêtes. […] Les guerres des Protestans & de la Ligue, les troubles de la Regence de Médicis avoient formé l’esprit de Corneille, naturellement dur, & préparé celui des françois, une situation aussi favorable à la poësie, dont la sublimité tant vantée ne consiste le plus souvent que dans l’audace & l’insolence des pensées & des expressions républicaines, si analogues à son génie & à son siecle.
Les hommes avoient entendu parler de la chute d’Esprits celestes, qui étoient devenus Etres malfaisans, de la malédiction de Noé sur son Fils, du sacrifice demandé à Abraham, des suites d’un péché d’un premier Pere.