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68. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.

69. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

Il est inutile, je pense, d’entrer dans un plus grand détail de tous les arrangements qui peuvent être pris pour l’établissement et le bon ordre du nouveau Théâtre, et qui n’échapperaient pas aux lumières du Conseil, si le Plan en était agréé par le Souverain.

70. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Elle étoit ou fit semblant d’être mécontente de son mari ; pour entrer en matiere, elle lui conta ses malheurs, & le pria d’y apporter quelque remede de la maniere la plus pathétique. […] Il en fait même un honneur à la femme d’avoir gagné le cœur de Jupiter, & au mari d’être entré dans une maison de qualité, les loix le condamnoient à mort ; mais soit indulgence du Prince, soit négligence du Magistrat, à qui l’on disoit comme le Sauveur, que celui qui est sans peché, lui jette la première pierre l’adultere étoit impuni. […] Cependant ce petit chanoine n’a pas eu le goût d’entrer dans le clergé ; on lui eût bientôt trouvé un gros bénéfice dans quelque église réformée, peut-être même dans celle de Quedlimbourg, par une seconde réformation : il n’en eût pas moins servi dans les armées de son pere, comme sa mere le servoit dans ses amours ; il eût réuni le panache du casque aux cornes du bonnet-quarré. […] Quand on fut arrivé au milieu de la forêt, on découvrit un palais superbe, on s’arrêta à la porte, Diane en sortit avec ses nymphes, pour accueillir la demi-déesse & l’inviter à entrer ; on se place dans un sallon orné de peintures représentant les amours & les aventures de Diane.

71. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Quand je vous vois entrer dans nos Eglises, leur disoit S. […] L’or, l’argent, les pierreries, fussent-ils de votre état, la licence n’entrera jamais dans le nombre de vos droits. […] Elles sont dans un état très-semblable ; elles entrent, comme eux, dans le dessein de combattre ; mais elles attaquent plus dangereusement. […] La trompette appeloit les uns dans la lice, quelque branche de laurier les couronnoit : l’orchestre y fait entrer les autres, & les hommages de la passion les couronnent.

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