/ 320
295. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Cette nation ennemie déclarée des bonnes mœurs, les Actrices leur étoient inconnues (on a long-temps suivi cette loi parmi nous) ; ils interdisoient même aux femmes l’entrée des spectacles, jusqu’aux jeux olympiques, quoique moins dangereux, comme le marque Stace (Thebaid.

296. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Des légions de démons qui l’infestent, y répandent tant de plaisirs et si séduisants, que les âmes les plus chastes peuvent à peine s’en défendre : « Honestæ mentes superare non possunt. » Comme à la guerre, on creuse des fosses, on plante des pieux, on sème des chausses-trapes, on tend des embûches sur la route de l’armée ennemie, où toujours quelqu’un est pris : « Tam multæ illecebrarum insidias ut aliqua capiatur. » Il serait impossible d’épuiser le détail de tous ces prodiges d’impureté, « portentis ».

297. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Celui-ci enveloppe dans sa haine et le vice et le vicieux ; il déteste dans les méchants les ennemis des gens de bien ; mais s’il est persuadé qu’il y a des gens de bien dans le monde, il est naturel qu’il ait cette opinion de ses juges, de ses amis, de sa maîtresse ; et lorsque l’iniquité, la perfidie, la trahison qu’il en éprouve, le tirent de cette douce erreur, il doit en être d’autant plus affecté, que ces coups rompent les derniers liens qui l’attachaient à ses semblables. […] Du reste, que l’on se rappelle la position de ce personnage : il accable son ami de reproches, humilie Oronte, apostrophe les Marquis, et leur impose silence, confond et refuse Célimène, domine d’un bout de la pièce à l’autre, efface tout, n’est jamais effacé, et sort du théâtre ennemi de la nature entière, autant admiré qu’applaudi. […] Un homme flétri par une lâcheté, n’ose plus paraître à leurs yeux ; et si l’on interrogeait les cœurs, on verrait qu’elles ne sont pas oubliées dans la harangue intérieure qu’un jeune guerrier se fait à lui-même quand il marche à l’ennemi.

298. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

On ne verra par-tout que des visages ternis & plombés , c’est la paraphrase plutôt que la traduction de Saci ; à la lettre il y a deux sens : tout visage sera jeté dans l’enfer comme dans une marmite , pour marquer l’excès du tourment du feu où les hommes brûleront comme dans une chaudière, comme les Martyrs dans l’huile bouillante, le plomb fondu : tout visage deviendra comme une marmite , tout plombé, plein de noir de fumée, pour marquer l’excès d’accablement où la justice de Dieu jettera ses ennemis.

/ 320