/ 320
231. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

La foiblesse du cœur de Marie occasionna tous ses malheurs (c’est Buchanan que vous allez entendre, protestant, ennemi declaré de Marie ; ce qui est encore pire que la frivolité de la tragedie & du roman ; mais qui est un grand titre chez Voltaire.) […] On tâcha d’imiter cette magie extravagante, à l’opéra, où l’on représenta un temple de Jupiter, orné de tant de diamans, de cristaux, de miroirs, de plaques, que la lumiere des flambeaux de toute part réfléchie, étoit insoutenable ; tout cela fut fait pour Olivier Cromwel ; on le mit sur un lit de parade, la couronne en tête, le sceptre d’or à la main, quoiqu’il n’eût que la qualité de Protecteur ; il fut d’abord en purgatoire, qu’il n’avoit jamais cru, & ensuite dans le Ciel, dont il ne s’étoit guerre plus embarrassé, non plus que de l’enfer, ainsi que tous ses partisans ; tout cela fut fait par autorité publique, à Londres où l’on se pique d’être philosophe, où l’on étoit depuis long-tems protestant, où l’on brûloit le Pape dans la place publique, sans faire attention que c’est-là une pompe catholique, que Philippe II, dont on imitoit les obseques, avoit été le plus grand ennemi de l’Angleterre ; après toutes ces folies, le cadavre soigneusement embaumé, & suivi de toute la Cour, fut porté dans le tombeau des Rois.

232. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Le Roi des Moabites envoya ainsi des femmes dans le camp d’Israël pour gagner le peuple, & plus d’une fois les Gouverneurs des places ont fait habiller les femmes en soldats pour en imposer à l’ennemi par le nombre apparent de leurs troupes. […] Quelque ennemi secret fit paraître sous le nom des Ecoliers un écrit avec des notes contre le Sieur Durosoi.

233. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Il aspira au trône de Constantinople, il y monta par des crimes, il s’y maintint par des cruautés, il fit mourir son pupille, & comme il étoit naturellement sanguinaire, il se plaisoit à voir, à multiplier, à rendre plus douloureux les supplices des ennemis vaincus & des criminels condamnés. […] Une autre piece, le Noble journalier, (c’est une satyre des gens de Justice) se fit d’autres ennemis.

234. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Ce projet, ces ouvrages ont réveillé tous les ennemis de la liberté du théâtre, et, par conséquent, de la liberté de la pensée la plus précieuse de toutes. […] Un homme de lettres, amateur du talent des comédiens ; mais ennemi des privileges, a fait au sujet des Trois Noces les vers suivans : Par ordre de la liberté, Que le temps rendra plus polie, Chez vous Melpomene et Thalie Diront enfin la vérité : Par nos suffrages enhardie Votre ardeur les secondera, Mais si vous chantez l’opéra, Ne chantez pas la tragédie.

/ 320