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13. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Iule Cesar ayant trouvé un endroit favorable sur le bord du Tybre, & assez proche de la Ville, apellé Codete, le fit netoyer & creuser, pour le rendre capable de porter les charges qu’il luy preparoit, & y donna le divertissement d’une Naumachie. […] Ce genre de Spectacle parut ou si nouveau ou si pompeux, qu’il y courut des Spectateurs de tous les endroits de la terre : & d’afluence des curieux fut si grande, qu’une bonne partie fut contrainte de s’arrester sur le chemin & de loger comme ils pûrent, les Hostelleries & les autres lieux publics estant remplis & ne pouvant leur donner de retraite. […] Il est certain que Domitian en donna pareillement une ou deux qui firent grand bruit à Rome, & où coururent des curieux de tous les endroits du monde.

14. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

LE COCU IMAGINAIRE, Cette petite Pièce est un des bons morceaux du Théâtre de Molière par l’art admirable avec lequel elle est tournée et dialoguée : il est vrai qu’elle a besoin d’être corrigée en bien des endroits, et particulièrement dans la deuxieme et la dix-septième Scène de la Pièce ; l’une contient le détail que la Servante fait sur le mariage, et on y trouve des pensées trop libres : dans l’autre ce sont des réfléxions que Scanarelle fait à propos du Cocuage. Outre ces deux endroits il y a nombre d’autres expressions dans le cours de la Pièce qui sont choquantes, et qu’on n’oserait pas écrire de notre temps, même sur notre Théâtre tel qu’il est. Je demande donc qu’on retranche, ou du moins qu’on corrige ces endroits, et pour lors cette Pièce serait très bonne pour le nouveau Théâtre : elle corrige un défaut commun à presque tous les hommes qui prennent aisément l’alarme sur de fausses apparences, et se livrent souvent à des résolutions imprudentes et dangereuses.

15. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Je sais que Lambin prétend découvrir une mauvaise équivoque dans le Prologue du Pœnulus : mais j’estime pour moi que c’est forcer la construction de cet endroit. […] ils fuient l’occasion, ou bien ils la parent ; ils glissent plutôt qu’ils n’appuyent sur un endroit dangereux. […] Je me souviens à ce propos d’un certain endroit de Du Bartas. […] Eschyle demande à son adversaire par quels endroits un Poète s’acquiert de la réputation ? […] Aristophane tout coupable qu’il est par tant d’endroits l’est bien moins qu’eux à cet égard : il n’emploie jamais les figures de la plus obscène Rhétorique ; il leur était réservé d’en être un jour les créatures.

16. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Aussi l’Auteur rapporte un endroit de Lampridius, qui loue l’Empereur Sévère de n’avoir rien donne aux Comédiens de son temps. […] Il prouve que celles de ce siècle sont de ce caractère, parce que les femmes s’y entretiennent d’amour avec les hommes, ce que les saints Pères ont fait voir être très mauvais et très dangereux ; et que plusieurs endroits des saints Pères sont autant les censures des Comédies de notre siècle, que de celles de leur temps. […] Puis il cite en cet endroit les paroles de Tertullien, si dignes d’un Chrétien des premiers siècles, et dont nous ne sentons plus la vérité, parce qu’en nous éloignant de ces temps heureux, nous avons toujours dégénéré de la vertu de nos Pères. […] Il confirme son sentiment en plusieurs endroits par celui de del Monaco : il loue l’Ouvrage de ce savant Sicilien, et la solidité de ses sentiments qui sont d’autant plus à suivre, qu’il avait écrit depuis peu contre la Comédie du siècle, en connaissant les mauvais effets dans la plupart de ceux qui y vont. […] Corneille de parler en ces termes : « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l’humilité de Théâtre souffre aussi qu’elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, Et si Rome et le temps m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encore le courage et le sang, Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse Je fuis l’ambition, mais je hais la faiblesse. » Il fait voir ensuite que les passions qui ne pourraient causer que de l’horreur, si elles étaient représentées telles qu’elles sont, deviennent aimables par la manière dont elles sont exprimées.

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